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Madagascar

Deux morts lors de la dispersion d’une manifestation de l’opposition

par Rédaction Internet (avec AFP)

Article publié le 27/02/2009 Dernière mise à jour le 28/02/2009 à 06:36 TU

Des policiers malgaches à Antananarivo, le 19 février 2009.(Photo : AFP)

Des policiers malgaches à Antananarivo, le 19 février 2009.
(Photo : AFP)

Deux personnes sont mortes vendredi à Fianarantsoa, ville située à 410 kilomètres au sud d’Antanarivo, lors de la dispersion d’une manifestation d’opposants. Plusieurs autres personnes ont été blessées, selon des sources proches de l’opposition. Trois jours après la rupture des négociations entre le camp du chef de l'Etat, Marc Ravalomanana, et celui du maire destitué de Antananarivo Andry Rajoelina, l'opposition appelle à un nouveau rassemblement samedi dans la capitale malgache.

« Il y a eu deux morts lors de la dispersion d'un rassemblement d'opposants à Fianarantsoa » (environ 410 km au sud d'Antananarivo), a déclaré à l'AFP depuis Antananarivo le capitaine Lala Rakotonirina, en charge de la communication de la gendarmerie nationale.  M. Rakotonirina n'a pas précisé dans quelles conditions ces décès étaient intervenus . Il a ajouté qu'il y avait aussi eu « plusieurs blessés ».

L'épouse de l'opposant politique Pety Rakotoniana actuellement emprisonné, Ialy Rakotoniana, qui figurait parmi les organisatrices du rassemblement, a fait état auprès de l'AFP de « 13 blessés graves (qui se trouvent) à l'hôpital ».

La première victime n’avait rien à voir avec la manifestation. C’était le gardien des toilettes publiques de la place qui regardait le rassemblement. Les rassemblements sont monnaie courante à Fianarantsoa depuis quelques semaines et les gens ne se doutaient pas que les forces de l’ordre allaient tirer ainsi. Car plusieurs témoins sont formels, après deux tirs de sommation, ce sont les gens qui ont été visés et une douzaine de blessés graves sont à l’hôpital. Aujourd’hui, les militants étaient sans doute un peu plus vindicatifs que d’habitude, mais il n’y avait à ce moment-là pas de débordement.

Les forces de l’ordre semblent avoir reçu des consignes plus strictes, car jeudi à Antananarivo, elles sont aussi intervenues très rapidement en plein marché et à l’heure de sortie des écoles pour disperser un rassemblement de partisans de Andry Rajoelina. Les affrontements s’étaient poursuivis tout l’après-midi.

La tension est donc remontée d’un coup et on se met à craindre pour le rassemblement de demain. Après l’échec des négociations avec Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina a en effet rappelé ses partisans à manifester sur la place du 13 Mai et, cette fois, l’opposition traditionnelle se met officiellement derrière lui et mobilisera aussi ses troupes.  

Au total, une centaine de personnes sont mortes à Madagascar depuis le 26 janvier dans les violences qui ont émaillé la crise politique née du conflit entre le président Marc Ravalomanana et le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, qui a depuis été destitué par les autorités.  M. Rajoelina, 34 ans, avait annoncé mercredi soir la rupture des discussions avec le chef de l'Etat, absent mercredi d'un quatrième rendez-vous prévu entre les deux adversaires. Jeudi, les forces de l'ordre avaient dispersé, sans faire de blessés, environ 3 000 partisans de M. Rajoelina qui manifestaient à Antananarivo.