Article publié le 30/03/2009 Dernière mise à jour le 30/03/2009 à 10:34 TU
Le changement de régime à Madagascar est «inacceptable», a estimé la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) à l'ouverture d'un sommet, ce lundi, dans la capitale du Swaziland, Mbabane. «Cette prise de pouvoir inconstitutionnelle, par un régime de facto à Madagascar viole les principes de base, les protocoles et les traités (du bloc régional) et est inacceptable», affirme un communiqué lu par le Roi Mswati III du Swaziland. La SADC pourrait décréter des sanctions contre le nouveau régime en place à Antananarivo. Les participants au sommet vont également se pencher sur la situation au Zimbabwe.
Avec notre correspondant régional, Nicolas Champeaux
Sa présence n'était pas encore confirmée, ce lundi matin, mais Marc Ravalomanana ne devrait pas manquer l’occasion qui lui est offerte de narguer son rival Andry Rajoelina en s’affichant aux côtés de tous les chefs d’Etat d’Afrique australe.
« Il est logique qu'il participe au sommet. Nous ne reconnaissons pas le régime d’Andry Rajoelina et il se trouve que Marc Ravalomanana est au Swaziland », a dit hier à RFI Clifford Mamba, le secrétaire permanent du ministère des Affaires étrangères du Swaziland.
Ravalomanana est logé dans une luxueuse maison d’hôte privée du royaume à titre d’invité et « non en tant que réfugié », tient à préciser Mbabane.
« Je vais bientôt rentrer »
Le Swaziland assume la présidence tournante de la commission politique défense et sécurité de la SADC. Celle-ci a recommandé dans un rapport la semaine dernière des sanctions à l’encontre du régime emmené par l’ex-maire d’Antananarivo. Et à l'ouverture de ce sommet, elle a donc officiellement condamné comme «inconstitutionnelle», la prise de pouvoir de Andry Rajoelina. La SADC pourrait aussi plonger davantage Rajoelina dans son isolement diplomatique et emboîter le pas de l’Union africaine, qui a suspendu Madagascar de ses instances.
Le sommet de la SADC survient alors que Ravalomanana semble être revigoré par l’ampleur des manifestations anti-Rajoelina à Madagascar. Lors d’une allocution radiodiffusée ce week-end, le président démissionnaire a déclaré au peuple malgache : « N’ayez pas peur, je vais bientôt rentrer ».