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Côte d’Ivoire / Football

Bousculade d’Abidjan: tristesse et interrogations

par  RFI

Article publié le 30/03/2009 Dernière mise à jour le 31/03/2009 à 13:17 TU

Tristesse et émotion après le drame au stade d’Abidjan, où une bousculade a fait dimanche 19 morts et 132 blessés, selon les chiffres annoncés par les autorités. La Fédération internationale de football (Fifa) a ordonné une enquête après cette bousculade avant un match entre les « Eléphants » et le Malawi, comptant pour la qualification pour la Coupe du Monde 2010. La bousculade a été provoquée par l'écroulement d'un pan de mur, alors que des supporters sans billet forçaient une entrée du stade Houphouët-Boigny. Le Premier ministre Guillaume Soro a présidé lundi matin une « réunion de crise » afin de déterminer les « responsabilités » de ce tragique accident. 

Une femme vient d'identifier son fils âgé de 17 ans, à la morgue de Treichville, le 30 mars 2009.(Photo : Reuters)

Une femme vient d'identifier son fils âgé de 17 ans, à la morgue de Treichville, le 30 mars 2009.
(Photo : Reuters)


« Il y a eu une bousculade parce que le match allait commencer et que les gens restés dehors voulaient absolument entrer », a déclaré le ministre ivoirien de l’Intérieur Désiré Tagro qui a participé à cette réunion, tout comme le ministre du Sport Dagobert Banzio, ainsi que le président de la Fédération ivoirienne de football (FIF) Jacques Anouma et des responsables de la police et de la gendarmerie.

Selon une source médicale, citée par l’AFP, la police aurait usé de gaz lacrymogènes, alors que de nombreux spectateurs forçaient un passage pour entrer au stade. Selon des récits de vigiles travaillant dans le stade ou à proximité, des spectateurs ont forcé le passage à deux accès. Les premiers qui ont pénétré dans l'enceinte sont presque aussitôt tombés dans des escaliers tout proches et ont été piétinés par ceux qui les suivaient. Beaucoup de ces supporters avaient des tickets et étaient scandalisés qu'on leur refuse l'entrée, ont précisé ces témoins, affirmant que des membres des forces de l'ordre laissaient passer les personnes contre un peu d'argent. La presse ivoirienne s'interrogeait lundi sur les circonstances exactes de cette bousculade meurtrière, se demandant notamment pourquoi le match s'est poursuivi alors même que des supporters avaient déjà succombé.

Le président de la Fifa, Joseph Blatter, a adressé lundi ses « condoléances à la communauté du football ivoirien et aux familles après les morts tragiques du stade d’Abidjan ». La Fifa a demandé un « rapport complet » à la Fédération ivoirienne de football pour « établir le film des évènements qui se sont déroulés à l’extérieur du stade avant le match ». Ce rapport devrait permettre à la Fifa de « poursuivre ses efforts pour s’assurer que ce genre d’évènements tragiques ne se reproduisent plus ». Le président de la Fédération ivoirienne de football Jacques Anouma a annoncé que des « sanctions » seraient prises « très rapidement ».

Dans les rues d'Abidjan, c'est la tristesse et l'incompréhension comme en témoigne ce reportage de Norbert Navarro.

Drame au stade d'Abidjan

« Nous sommes très tristes ! »

30/03/2009 par Norbert Navarro


Des drames comme celui du stade Houphouët-Boigny se sont produits dans d’autres Etats africains à plusieurs reprises ces dernières années. Une bousculade a fait 13 morts à Butembo, en République démocratique du Congo, le 14 septembre 2008. En Zambie, 12 supporters ont également été tués lors d’un mouvement de foule, le 2 juin 2007. Le 10 mai 2001, à Accra, lors de la finale du championnat du Ghana, 126 spectateurs ont été tués dans une bousculade. Et en Afrique du Sud, le 11 avril 2001, 43 personnes ont trouvé la mort lorsque des milliers de spectateurs sans billet ont forcé l’entrée du stade d’Ellis Park déjà plein. 

Les Ivoiriens en deuil

« Le Côte d'Ivoire pleure ses morts. Un deuil de trois jours sera respecté dans tout le pays avec drapeaux en berne. »

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