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Espagne

Pays Basque : droite et gauche évincent les nationalistes du pouvoir

par Antoine Aubert

Article publié le 31/03/2009 Dernière mise à jour le 31/03/2009 à 16:53 TU

Pour la première fois depuis le retour de la démocratie, le Pays basque ne sera pas dirigé par les nationalistes. Le pacte scellé entre la droite et la gauche donne la présidence de la région aux socialistes. Il fait de la lutte contre l’ETA une priorité. Cette décision pourrait handicaper le gouvernement de José Luis Zapatero.
Patxi Lopez (g) et le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, lors d'un meeting à Saint-Sébastien, le 25 janvier 2009. (Photo : AFP)

Patxi Lopez (g) et le Premier ministre espagnol José Luis Rodriguez Zapatero, lors d'un meeting à Saint-Sébastien, le 25 janvier 2009.
(Photo : AFP)


C’est un accord historique. Le Parti populaire (PP, droite) espagnol a accepté à l’unanimité, ce lundi, de soutenir la candidature du socialiste Patxi Lopez à la présidence du Pays Basque. Ce dernier devrait être investi avant la fin du mois d’avril.

Les discussions ont été entamées après les élections régionales du 1er mars. Le Parti nationaliste basque (PNV, centre-droit), au pouvoir depuis 29 ans, est arrivé en tête. Les mauvais résultats de ses alliés nationalistes traditionnels l’ont cependant empêché de disposer d’une majorité absolue au Parlement autonome.

Le texte final entre les deux parties –intitulé Bases pour le changement démocratique au service de la société basque– pourrait être signé demain mercredi. Les conservateurs s’engagent à soutenir l’exécutif pendant les quatre ans de la législature. Ils devraient, en échange, obtenir la présidence du Parlement régional.

Le pacte fait de la lutte contre l’ETA une priorité. Le futur gouvernement « utilisera tous les instruments de l’Etat de droit » pour combattre l’organisation armée. L’accord comprend également des engagements sur l’éducation, l’emploi, la politique linguistique ou la défense du « statut d’autonomie avancé » du Pays Basque. 

Cette alliance pourrait néanmoins peser sur le plan national. Le PNV, furieux des discussions menées par le PSE au Pays Basque, a retiré son soutien au gouvernement socialiste de José Luis Zapatero, déjà privé de majorité absolue. Ces derniers mois, le parti basque a souvent permis le vote de certaines lois, dont le dernier budget de l’Etat.

Choix des langues : l'espagnol ou l'euskara

« A l’école, les parents d’élèves auront l’entière liberté de choisir, pour leurs enfants, l’espagnol ou le basque alors que les nationalistes, eux, avaient imposé l’euskara obligatoire ! »

31/03/2009 par François Musseau


L’échec de Juan José Ibarrexte

L’assainissement des comptes publics ou la reconversion industrielle réussie du Pays Basque n’auront pas suffi. Le leader du parti nationaliste basque (PNV), Juan José Ibarrexte, n’a pas conquis un quatrième mandat de lehedakari (chef du gouvernement autonome).

Les positions souverainistes défendues par cet homme de 52 ans ont pesé dans l’échec du PNV. En 2003, sa volonté de conférer au Pays Basque un nouveau statut de nation libre associée à l’Etat espagnol avait exaspéré les plus modérés de son parti. Le leader basque continuait pourtant à travailler à un référendum d’autodétermination.

Sentant le vent tourner, Ibarrexte avait axé sa campagne électorale plus sur la crise économique que sur les thèses souverainistes. Les électeurs n’ont pas suivi.