Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Nigéria / Santé

Pfizer paiera 75 millions de dollars de compensation

par  RFI

Article publié le 04/04/2009 Dernière mise à jour le 04/04/2009 à 06:05 TU

Les autorités de l'Etat nigérian de Kano et le géant pharmaceutique américain Pfizer sont enfin parvenus à un accord, sur le différend qui les oppose au sujet du Trovan. Il s'agit de ce médicament dont l'expérimentation par Pfizer au Nigeria a fait de nombreuses victimes, 11 enfants. Pfizer était intervenu alors que le Nigeria connaissait la plus terrible épidémie de méningite de son histoire, qui avait fait près de 16 000 morts. Selon l'accord, Pfizer s'engage à verser une indemnisation de 75 millions de dollars aux victimes. Cet accord ne met pas pour autant fin aux ennuis judiciaire de Pfizer, qui est par ailleurs poursuivi par le gouvernement nigérian pour dissimulation d’intention.

Logo du groupe pharmaceutique PfizerDR

Logo du groupe pharmaceutique Pfizer
DR

Le groupe pharmaceutique américain Pfizer est accusé d’avoir réalisé en 1996 des essais in vivo de la molécule Trovafloxacine. C’était lors d’une épidémie de méningite, rougeole et choléra qui sévissait au nord du Nigeria, et particulièrement dans l’Etat de Kano.

Enfants cobayes

Pfizer est en clair accusé d’avoir secrètement utilisé des enfants comme cobayes dans les tests de mise au point du médicament, sous le prétexte d’apporter une aide humanitaire. La firme maintient au contraire que l’opération a été réalisée avec l’accord des autorités locales de manière éthique et responsable, et qu'elle a permis de sauver des vies.

Jusque là, personne n’a rejeté l’idée d’une indemnisation des victimes et de leurs familles. Onze enfants sont morts et 198 autres vivent avec  des séquelles - surdité, paralysie, lésions cérébrales ou encore  cécité.

L’accord portant sur 75 millions de dollars sera présenté le 25 mai prochain à la Haute cour de justice de Kano, en charge de l’affaire. Mais cet accord ne met pas fin aux ennuis judiciaires de Pfizer, puisque le groupe fait l’objet d’autres procès pour la même affaire, procès intentés, cette fois-ci, par le gouvernement fédéral du Nigeria, qui l’accuse d’avoir caché ses intentions réelles aux autorités de tutelle. Abuja réclame pour sa part 6,5 milliard de dollars de dommages.