Article publié le 05/04/2009 Dernière mise à jour le 05/04/2009 à 22:27 TU
Réunion de crise du cabinet du ministre japonais de la Défense Yasukazu Hamada (C) après le lancement de l'engin nord-coréen
( Photo : Kazuhiro Nogi / AFP )
La communauté internationale s'attendait tellement à ce tir que les communiqués étaient déjà pratiquement rédigés.
Barack Obama a aussitôt dénoncé « une provocation »… Le président américain reste sur la ligne du lancement d’un missile, objet militaire et hostile, et non pas d’un lanceur de satellite, objet scientifique. « Le lancement de ce Taepodong 2 est une claire violation de la résolution 1718 du Conseil de sécurité des Nations unies », déclare le président américain, qui est à Prague où il poursuit son voyage en Europe.
Président des Etats-Unis
« La Corée du Nord a enfreint les règles une fois de plus en testant une fusée qui pourrait être utilisée pour un missile à longue portée. »
La résolution en question avait été adoptée en 2006, au moment du premier test nucléaire de Pyongyang, elle interdit notamment aux Nord-Coréens de procéder à des tirs de missiles balistiques.
Les avertissements de Washington |
Avec notre correspondante à Atlanta, Anne Toulouse Vers 23 h, heure de Washington, le département d’Etat a confirmé le lancement. « Quoi qu’il en soit, a déclaré le porte parole Fred Lash, nous considérons qu’il s’agit d’une provocation qui va amener les Etats-Unis à prendre les mesures nécessaires pour faire savoir à la Corée du Nord qu’elle ne peut pas, impunément, menacer la sécurité d’autres pays.» C’est presque mot pour mot l’avertissement que Barack Obama a lancé vendredi à Londres, où il a rencontré son homologue sud coréen à l’occasion du G20. Les Etats-Unis vont pousser à l'adoption d'une résolution par les Nations unies, sans se faire d’illusion sur le fait que la Chine contrecarrera cette initiative. Ils peuvent également demander la pleine application d’une résolution précédente ou mettre en œuvre leurs propres sanctions, quoi que là aussi, la marche de manœuvre soit réduite. Comme ses prédécesseurs Barack Obama a été confronté au dossier nord-coréen, amplifié par la crainte que l’essai qui vient de se dérouler pourrait aboutir un jour au lancement d’un missile en direction du territoire américain. Les Etats-Unis ont multiplié les avertissements à Pyongyang, ces dernières semaines et essayé de ramener les Nord-Coréens dans des négociations où 5 autres pays essayent de renoncer à leur arsenal nucléaire. Le ministre de la Défense Robert Gates avait reconnu, dimanche dernier « qu’il ne pouvait pas faire grand-chose pour empêcher ce lancement.» |
Tout comme les Etats-Unis, le Japon a vivement réagi et demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité. Le gouvernement japonais a protesté auprès de l’ambassade de Corée du Nord (les deux pays n’entretiennent pas de relations diplomatiques).
La Corée du Sud a dénoncé « un acte de provocation et une violation flagrante » de la résolution 1718 de l’Onu.
Pas de commentaire du côté de la Russie, où l’on relève simplement la réalité du tir.
« En 1993, la Corée du Nord prépare son Nodong-1, un nouvel engin plus puissant ; lors du test, l'invité est de marque est le général Mantequei, le responsable iranien de missiles. »
Enfin, à Prague, la présidence tchèque de l’Union européenne condamne « fermement ». Dans un communiqué, la présidence tchèque précise que « cette opération fragilise encore la stabilité régionale à un moment où la question nucléaire dans la péninsule coréenne, qui reste sans solution, requiert un renforcement de la confiance réciproque ».
A l'ONU
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a aussi dénoncé le tir de cette nuit. A New York, dès ce dimanche, des consultations vont se tenir à huis clos pour déterminer la conduite à tenir. Le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis veulent une résolution de condamnation. Mais le ralliement de la Chine et de la Russie n'est pas garanti et donc leur vote non plus.
Pékin, un allié tout en retenue |
Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin Peu de commentaires pour l’instant de la part de Pékin, sauf cet appel à la retenue, ce qui signifie sans doute un peu d’embarras et même d’agacement de la part de la Chine, unique partenaire politique et économique de L’agence officielle Chine Nouvelle a annoncé le tir du missile dans les minutes qui ont suivi, en précisant aussitôt de source russe ou sud-coréenne non citées, qu’il s’agissait bien « d’un lancement de fusée destiné à mettre en orbite du satellite de télécommunication et non d’un tir de missile comme l’affirment les Américains ». Au-delà de cette précision, les autorités chinoises restent muettes pour l’instant. Dans les jours qui ont précédé ce tir, elles s’étaient contentées d’exprimer leur inquiétude face à un risque de déstabilisation de la péninsule coréenne. Aucun commentaire sur ce nouveau tir, Pékin reste l’allié de Pyongyang. Pour certains observateurs,
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