par Heike Schmidt
Article publié le 09/04/2009 Dernière mise à jour le 09/04/2009 à 15:55 TU
Un nouveau visage assurera la fin de la présidence tchèque de l’Union européenne. Un visage totalement inconnu aussi bien chez les 26 pays partenaires de la République tchèque qu’à l’intérieur même du pays. Le président Vaclav Klaus a nommé ce jeudi, 9 avril, le technocrate Jan Fischer au poste de Premier ministre de transition. Il remplacera le libéral Mirek Topolanek, forcé à la démission par le Parlement à un moment où tous les yeux sont tournés vers Prague. Cette nomination marque la fin de la crise politique qui a secoué le pays en pleine présidence européenne.
Jan Fisher, 58 ans, a été nommé Premier ministre pour former un gouvernent d'intérim sous la houlette du président Vaclav Klaus.
(Photo: Reuters)
C’est Vaclav Klaus qui a forcé les parlementaires à se mettre d’accord sur un nouveau gouvernement très rapidement. En menaçant les partis rivaux de prendre lui-même les choses en main, le chef de l’Etat a réussi à accélérer les négociations. Les parlementaires étaient bien conscients que faute de solution, la crise actuelle décrédibiliserait la République tchèque à un moment crucial, alors que le pays tient les rênes de l’Union européenne et a donc tout intérêt à faire bonne figure sur la scène internationale.
Candidat de compromis
Le choix de Jan Fischer n’est pas anodin. Cet économiste de 58 ans présente l’avantage de n’être affilié à aucun mouvement politique. Les deux principaux partis, les libéraux du Parti civique démocrate (ODS) de Mirek Topolanek et l’opposition de gauche, le Parti social-démocrate (CSSD), lui ont assuré leur soutien. Sa mission sera de toute façon de courte durée. « Je n’ai aucune ambition politique », a prévenu Jan Fischer, laissant entendre qu’il ne se présentera pas aux élections anticipées, prévues en octobre prochain. D’un ton moqueur, le journal économique Hospodarske noviny lui reproche de ne pas avoir de convictions politiques : « Son seul objectif ressemble à celui d’un Hobbit de Tolkien : retourner dans son trou tranquille dès que possible. »
Le « trou tranquille » de Jan Fischer est, depuis fort longtemps, l’Office tchèque des statistiques qu’il dirige depuis 2003. Diplômé de la faculté d’économie et d’administration publique, il a passé l’essentiel de sa carrière de haut fonctionnaire dans cet Institut national, penché sur des colonnes de chiffres.
Un gouvernement avec une marge de manœuvre limitée
Le gouvernement de transition devrait être aussi lisse que le parcours du Premier ministre. Huit ministres seront proposés par l’ODS, sept par l’opposition social-démocrate. Tous devraient être des hauts fonctionnaires ou des experts. Ayant peu de marge de manœuvre, le cabinet se concentrera sur deux missions principales : Il préparera le budget 2010 et assurera les deux mois restants de la présidence européenne. La prise de fonction de Jan Fischer et de son équipe interviendra après le sommet européen pour le lancement du partenariat avec l’Est, le 7 mai à Prague. Les chefs d’Etat et de gouvernements ont tout de même intérêt à se familiariser avec le visage de Jan Fischer avant la fin de la présidence tchèque. C’est lui qui accueillera, en duo avec le président Klaus, les sommets UE-Chine, prévu le 20 mai à Prague, et UE-Russie, annoncé pour les 21 et 22 mai.
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