par RFI
Article publié le 14/04/2009 Dernière mise à jour le 14/04/2009 à 06:23 TU
Le président Faure Gnassingbé accuse l'un de ses frères de tentative de complot. La maison de Kpatcha Gnassingbé, député et ancien ministre de la Défense, a été attaquée par la police dans la nuit de dimanche à lundi. La fusillade au fusil d'assaut et à l'arme lourde a duré plusieurs heures. La maison a été en partie saccagée mais Kpatcha Gnassingbé a réussi à s'enfuir. La version officielle a ensuite été donnée par le procureur de la République. Dans une déclaration à la télévision nationale, le magistrat a évoqué une tentative d'interpellation qui a mal tourné. Il a laissé entendre que le frère du président était impliqué dans une « tentative d'atteinte à la sûreté de l'Etat ».
Faure et Kpatcha Gnassingbé sont en train d'écrire un nouveau chapitre de l'histoire tourmentée d'une rivalité bien connue. Mais au-delà, c'est la famille qui se déchire et une fois de plus sur la scène togolaise, l'armée qui intervient, et la force qui est utilisée.
Il n'est d'ailleurs pas anodin que ce soit la FIR, la Force d'intervention rapide, qui ait pris d'assaut la résidence de Kpatcha Gnassingbé. Cette unité d'élite, créée par le général Eyadema, est fidèle à Faure. Elle est commandée par le très puissant colonel Abalo Felix Kadanga, époux d'une des filles de l'ancien président togolais.
Un troisième frère a joué un rôle dans la nuit de dimanche à lundi : Rock Gnassingbé, le patron de la division des blindés. Kpatcha Gnassingbé affirme que c'est Rock qui lui a sauvé la vie.
Aujourd'hui, de nombreuses questions se posent : comment vont réagir les autres membres de la famille ? Comment vont réagir les partisans de Kpatcha, à Kara, son fief ? Au sein du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) ? Et surtout dans l'armée ?
Quelles seront aussi les conséquences pour la présidentielle de 2010 ? Kpatcha Gnassingbé peut-il se laisser arrêter ? Le président Faure Gnassingbé peut-il faire machine arrière ?
Le bras de fer risque de se poursuivre et le chef de l'Etat togolais joue là une partie de sa crédibilité et de son autorité.
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