Article publié le 04/05/2009 Dernière mise à jour le 04/05/2009 à 16:18 TU
L’administrateur délégué du constructeur italien Fiat a présenté lundi un plan visant à créer un nouveau géant européen de l’automobile. Il souhaite regrouper sa branche auto avec Opel, la filiale allemande de GM Europe, en complément de son alliance avec Chrysler. Berlin juge le projet « intéressant ». Les suppressions d’emplois potentielles pourraient freiner les politiques et les syndicats et constituer un obstacle à la signature d’un accord. L’équipementier austro-canadien, Magna International, a de son côté, exprimé un intérêt pour Opel. Plusieurs autres investisseurs potentiels sont sur les rangs.
Sergio Marcchionne, Pdg de Fiat, quitte le ministère de l'Economie après son entretien avec le ministre allemand de l'Economie, Karl-Theodor zu Guttenberg, à Berlin, le 4 mai 2009.
(Photo : AFP)
Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
La symbolique n’était pas absente du déplacement de l'administrateur délégué de Fiat à Berlin. Sans doute pour montrer son côté homme de terrain, Sergio Marcchionne avait laissé ses costumes à la maison pour venir en chemise et en pull-over persuader le gouvernement allemand du bien-fondé de ses propositions. Le tout, en Maserati, la marque de luxe de Fiat. Une façon comme une autre de montrer que le constructeur italien dont l’offre de reprise d’Opel est vue avec scepticisme en Allemagne a de la ressource.
Après Chrysler, Fiat voudrait reprendre Opel, la filiale allemande de l’Américain General Motors. Son but : donner naissance à l’un des premiers groupes automobiles mondiaux. Cette reprise se ferait sans endettement et pourrait être facilitée par des garanties publiques. Une somme de cinq à sept milliards d’euros est en discussion. Sergio Marcchionne a promis le maintien de trois des quatre sites de production allemands. Mais des réductions d’effectifs sont très probables.
Le ministre de l’Economie, le conservateur Karl-Theodor zu Guttenberg, a évoqué un « concept intéressant », tout en soulignant qu’il devait être examiné de plus près. La gauche, comme les syndicats, sont sceptiques. Ils craignent que Fiat s’intéresse avant tout aux garanties de crédit et ne tienne pas ses promesses en matière d’emploi. Ils privilégient l’offre de reprise d’Opel de l'austro-canadien Magna.
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