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Géorgie / Russie

Moscou dément toute implication dans un coup d'Etat

Article publié le 06/05/2009 Dernière mise à jour le 06/05/2009 à 09:22 TU

La Géorgie affirme avoir déjoué une tentative de coup d'Etat d'inspiration russe. Les responsables géorgiens ont multiplié les déclarations, ainsi les conspirateurs auraient-ils projeté d'assassiner le président Saakachvili ou de renverser les autorités par la force militaire, le tout avec l'appui de Moscou. Le Kremlin n'a pas tardé à réagir aux accusations géorgiennes, une riposte qui vise directement le président Saakachvili.

Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot

Sergei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, dénonce «&nbsp;<em>l'imagination maladive et le comportement irresponsable de Mikhaïl Saakachvili&nbsp;</em>».(Photo : Reuters)

Sergei Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, dénonce « l'imagination maladive et le comportement irresponsable de Mikhaïl Saakachvili ».
(Photo : Reuters)

« Il faut vraiment qu'il consulte un médecin », c'est la réponse d'un officiel du Kremlin aux accusations du président géorgien. Le ministre russe des Affaires étrangères dénonce « l'imagination maladive » et le comportement « irresponsable » de Mikhaïl Saakachvili. Un diplomate russe, au langage nettement plus imagé, s'énerve à la télévision. « C'est de la bêtise et de la provocation, dit-il. Un jour, si Saakachvili a la diarrhée, il accusera Moscou d'en être responsable ».

La presse, proche du pouvoir, se déchaîne contre l'ennemi : Saakachvili fait son propre Reichstag, écrivent les Izvestia qui comparent volontiers le président géorgien au dirigeant nazi. On l'accuse donc ici d'avoir tout organisé lui-même, pour ensuite pouvoir librement mâter sa propre opposition.

Comme à chaque crise, et elles sont nombreuses, on peut voir à quel point la Russie déteste Mikhaïl Saakachvili. Elle l'accuse de « paranoïa », de « dérive autoritaire », de « fasciste », mais ce qu'elle lui reproche en réalité c'est sa politique de rapprochement vis-à-vis de l'Union européenne et surtout de l'Otan.

Manœuvres de l'Otan

C'est dans ce climat de tension que débutent aujourd’hui les manœuvres de l'Otan en Géorgie, ce qui ne plaît pas du tout à Moscou. Les Russes défendent une stratégie de zone d'influence et pour eux, la Géorgie doit faire partie de leur arrière-cour.

A partir de là ils ne peuvent pas accepter l'organisation de manœuvres de l'Otan sur le sol géorgien. Ils l'ont dit à plusieurs reprises, ils ont même renforcé ces derniers jours leur présence militaire aux frontières de la Géorgie, dans les deux régions séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie.

Sur le plan diplomatique, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov boycottera la réunion du Conseil Otan-Russie qui devait avoir lieu dans deux semaines. Et puis, deux diplomates du bureau d'information de l’Otan à Moscou vont être expulsés. La semaine dernière, c'est l'Otan qui a annoncé l'expulsion de deux diplomates russes. La réponse du Kremlin était attendue. Mais après tout ça, on imagine mal la Russie et l'Otan engager un dialogue serein et constructif.

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