par RFI
Article publié le 17/05/2009 Dernière mise à jour le 18/05/2009 à 05:39 TU
Le procès de l'opposante historique à la junte birmane, Aung San Suu Kyi, s'ouvre ce lundi à Rangoon. Elle risque cinq ans de prison pour « infraction aux conditions de son assignation à résidence ». La lauréate du prix Nobel de la paix est accusée d'avoir laissé un Américain, aujourd'hui inculpé lui aussi, s'introduire dans son domicile au début du mois. Agée de 63 ans, elle est donc à nouveau emprisonnée malgré la fragilité de son état de santé. Samedi, son avocat a pu s'entretenir avec elle et son médecin a été libéré, après deux semaines de détention.
Des manifestants brandissent le portrait de l'opposante historique, Aung San Suu Kyi devant l'ambassade de Birmanie à Bangkok, en Thailande, le 17 mai 2009.
(Photo : Reuters)
« Elle m'a demandé de faire savoir qu'elle se portait bien », a déclaré son avocat, et « elle dira la vérité, c'est-à-dire qu'elle n'a jamais enfreint la loi », a-t-il ajouté après avoir rencontré sa cliente.
Le procès se tient à huis clos et les audiences auront probablement lieu dans l'enceinte de la prison d'Insein, près de Rangoon, où l'opposante est détenue depuis jeudi.
Sur le fond, cette affaire est assez confuse. On ignore sur quelle initiative cet Américain s'est retrouvé chez l'opposante entre le 3 et le 5 mai et quelles ont été ses motivations. Il doit également comparaître à partir de ce lundi, ainsi que deux employées de l'opposante birmane accusées de complicité.
Occasion rêvée pour les généraux
Evidemment, si Aung San Suu Kyi est reconnue coupable, ce sera pour la junte une formidable opportunité de l'écarter de la scène politique dans la perspective des élections générales que les militaires ont promis de tenir, l'année prochaine.
C'est l'occasion rêvée pour les généraux : la peine d'assignation à résidence de l'opposante doit théoriquement expirer le 27 mai, dans moins de 10 jours.
Aung San Suu Kyi a reçu le prix Nobel de la paix en 1991 et elle a passé l'essentiel des 19 dernières années de sa vie soit en prison, soit en résidence surveillée.
A lire également