Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Canada / Rwanda

Un Rwandais reconnu coupable de génocide par la justice canadienne

Article publié le 23/05/2009 Dernière mise à jour le 23/05/2009 à 04:57 TU

L'entrée du Palais de Justice de Montréal, au Canada.(Photo : Pierre-Luc Daoust/flickr.com)

L'entrée du Palais de Justice de Montréal, au Canada.
(Photo : Pierre-Luc Daoust/flickr.com)

Un tribunal canadien a déclaré le Rwandais Désiré Munyaneza coupable de génocide, de crimes de guerre, et de crimes contre l'humanité pour sa participation au génocide de 1994 dans son pays d'origine. Le criminel de guerre encourt maintenant la prison à perpétuité. Désiré Munyaneza est le premier homme jugé en sol canadien pour des crimes de guerre commis à l'étranger. Son procès aura duré plus de 2 ans au cours desquels 66 témoins ont été entendus au Canada, au Rwanda, en Tanzanie et en France.

Avec notre correspondante à Toronto, Anouk Desgroseilliers

« Même si je me taisais, l'air, la terre et le vent hurleraient ce qui s'est passé au Rwanda ». Le magistrat a choisi ces paroles d'un témoin au procès comme préambule à son jugement.

Selon le juge il ne fait aucun doute que Munyaneza a perpétré des viols et participé aux massacres de civils tutsis dans la préfecture de Butare en 1994. Le condamné doit maintenant attendre les représentations sur sentences, en septembre, pour connaître sa peine d'emprisonnement.

Une première au Canada

La défense a cependant déjà indiqué qu'elle porterait la cause en appel. Munyaneza est arrivé au Canada en 1997 espérant obtenir le statut de réfugié, mais ses demandes ont été rejetées en raison des soupçons qui pesaient contre lui. Il a été arrêté en 2005 après avoir été dénoncé par un membre de la diaspora rwandaise au Canada.

Désiré Munyaneza est le premier homme jugé en vertu de la loi canadienne qui confère au pays une compétence universelle sur les crimes contre l'humanité. Les groupes de défense des droits humains saluent ce jugement phare qui pourrait ouvrir la voie à d'autres procès du genre sur le territoire.

Selon des données gouvernementales, des centaines d'individus soupçonnés d'être des criminels de guerre ont trouvé refuge au Canada.