par RFI
Article publié le 31/05/2009 Dernière mise à jour le 31/05/2009 à 10:52 TU
Des soldats nigérians surveillent et patrouillent dans le delta du Niger, le 30 mai 2009.
(Photo : Reuters)
L'opération militaire contre les rebelles de la région du delta du Niger se poursuit. Elle entre dans sa troisième semaine avec une extension vers d'autres régions du Sud du pays. Face aux réactions et critiques, au plan national, sur cette opération qui peut sembler disproportionnée, le gouvernement maintient sa proposition d'amnistie aux combattants qui déposeront les armes. Le tout se joue sur fonds de perte quotidienne de millions de dollars en revenus pétroliers.
Cette nouvelle phase de la crise du delta dure depuis deux semaines et elle inquiète quant à ses répercussions sur le plan national. D’abord sur l'aspect humanitaire, les avis sont très partagés.
Si d’un point de vue opérationnel, les rebelles et des groupes de défense des droits de l’homme condamnent le bombardement des zones habitées par des civils, une récente visite sur le terrain de chefs militaires, de la Croix-Rouge et des services nigérians d’aide d’urgence a révélé que : « Les raids de l’armée avaient plutôt visé des positions rebelles et non civiles ».
Ensuite, au plan national, le débat porte sur la légitimité même de cette opération du delta. De nombreuses voix s’élèvent contre le non-usage par l’armée de la force minimum, référence faite à l’idée de proportionnalité entre la menace et la riposte.
Et puis, des bruits de couloirs à l’Assemblée nationale font état de ce que cette riposte relèverait plutôt d’une vengeance menée par l’armée, en raison de ses éléments tués dans l’embuscade rebelle de la mi-mai, point de départ de cette nouvelle guerre.
Le pays perd un million de barils de brut par jour
Enfin, face à la proposition d’amnistie, toujours en vigueur, la rébellion pense « qu’elle n’est pas sincère ». Elle exige que « le gouvernement présente plus de garanties, qu’une fois les armes déposées, les problèmes de fond soient durablement résolus ».
En vérité, cette nouvelle crise du delta du Niger n’arrange personne. Chaque jour qui passe le pays perd un million de barils de brut. Cela représente environ soixante millions de dollars de pertes quotidiennes.
C’est dire combien le pays, dans son ensemble, a tout intérêt à ce que cesse la crise du delta.
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