par RFI
Article publié le 01/06/2009 Dernière mise à jour le 01/06/2009 à 09:53 TU
Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
Hummer, l'un des fleurons des véhicules de loisirs de Général Motors.
( Photo : Kevin Lamarque/ Reuters)
Les créanciers, à qui le constructeur doit 27 milliards de dollars, recevront d’abord 10 % du capital de la nouvelle compagnie, et plus tard 15% supplémentaires. L’Etat fédéral, qui pour sa part a déjà versé près de 20 milliards de dollars, va en ajouter 50 de plus pour essayer de sauver cet ancien fleuron de l’industrie américaine.
Dans une interview sur NBC, le président Obama a déclaré qu’il aurait préféré rester à l’écart. Mais l’alternative, - la dislocation de la firme -, aurait été catastrophique pour l’économie américaine. L’oncle Sam va donc temporairement au moins devenir propriétaire de GM à plus de 70%.
Le plan de restructuration prévoit la suppression de 21 000 emplois, la mise en vente de 4 des 8 marques, la fermeture de 16 des 47 usines et l’élimination de près de 50% des 6 000 concessionnaires.
L’UAW (United Auto Workers), le syndicat des ouvriers de l’automobile a ratifié le plan, vendredi 29 mai, et consenti des sacrifices salariaux en échange de 17,5 % du capital et une présence au futur conseil d’administration. Ses membres ont de plus renoncé à faire la grève jusqu’en 2015.
Un centenaire resté numéro un mondial pendant 77 ans... |
General Motors c'est le plus gros constructeur automobile aux Etats-Unis. Et jusqu'en 2007 c'était même le plus important constructeur mondial, un titre que l'entreprise a détenu pendant 77 ans, avant d'être détrôné l'an dernier par le Japonais Toyota. General Motors employait en 2008 environ 250 000 personnes dans le monde et détenait 22% du marché américain, contre 45% dans les années 1980. Depuis cette époque le constructeur ne cesse de perdre des parts de marchés. Il paie au prix fort ses erreurs stratégiques. Il a en effet négligé l'essor des berlines, privilégiant les gros modèles de voiture : utilitaires, pick-up, 4/4, avec par exemple le fameux Hummer, dérivé d'un tank de l'armée américaine. Par ailleurs, General Motors n'a pas su ajuster au déclin de ses revenus et de ses ventes son réseau de concessionnaires. Il y a deux semaines le groupe annonçait vouloir réduire ce réseau de 40% et se recentrer sur certaines marques phare comme Cadillac ou Chevrolet. Des décisions qui arrivent trop tard. Dans quelques heures ce géant de l'automobile, ce symbole, annoncera sa faillite. |
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