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Diplomatie

Obama s'adresse aux musulmans

par  RFI

Article publié le 04/06/2009 Dernière mise à jour le 04/06/2009 à 16:08 TU

Dans un discours très attendu, qu’il a prononcé ce matin au Caire, le président Barack Obama a tenté de raccommoder les relations, très dégradées sous son prédécesseur George Bush, entre les Etats-Unis et plus d'un milliard de musulmans à travers la planète. Un discours présenté comme fondateur par la Maison Blanche, sur les relations entre l'Occident et le monde musulman, à l'occasion de sa toute première visite au Proche-Orient.
L'Autorité palestinienne a rapidement salué ce discours comme « un bon début ».

Le président américain Barack Obama lors de son discours au Caire, le 4 juin 2009.( Photo : AFP )

Le président américain Barack Obama lors de son discours au Caire, le 4 juin 2009.
( Photo : AFP )

 
C’est sous le dôme de la salle d’honneur de la centenaire université du Caire, en présence de quelque 3 000 invités triés sur le volet, que Barack Obama a prononcé son discours centré sur une nouvelle donne faite « d'intérêts et de respect mutuels » entre l'Amérique et le monde arabe.

Les relations entre l’Occident et le monde musulman : dans une déclaration liminaire, Barack Obama a dit qu'il était venu « chercher » au Caire un « nouveau départ » entre les musulmans et les Etats-Unis, estimant que le « cycle de la méfiance et de la discorde devait s'achever ». « La première question que nous devons affronter c'est l'extrémisme violent sous toutes ses formes », a-t-il déclaré évoquant « les questions spécifiques » que les musulmans et les Etats-Unis doivent « affronter finalement ensemble ». « A Ankara, j'ai dit clairement que les Etats-Unis n'étaient pas, et ne seraient jamais, en guerre contre l'islam », a-t-il rappelé. « Nous lutterons toutefois sans relâche contre les extrémistes violents qui représentent une grave menace pour notre sécurité » car les Etats-Unis « rejettent la même chose que les gens de toutes les religions, les meurtres d'hommes, de femmes et d'enfants innocents ».

Tolérance et égalité raciale : La discorde l'a emporté après la guerre en Irak, le scandale de la prison d'Abou Ghraib en Irak, le camp de Guantanamo ou la priorité à la lutte anti-terroriste de l'administration Bush après les attentats du 11-Septembre. « Tant que nos relations seront définies par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine plutôt que la paix, à ceux qui font la promotion du conflit plutôt que de la coopération. Ce cycle de méfiance et de discorde doit s'achever », a-t-il lancé. Mais il a souligné que le monde musulman devait aussi lutter contre les « préjugés » anti-américains, évoquant également les questions épineuses des droits de l'homme, du rôle de la femme et de leur « libre choix » dans les sociétés musulmanes.


Le respect pour l’islam : Barack Obama a souligné que les Etats-Unis et les pays musulmans ne devaient pas être en compétition. « Je suis venu chercher un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde, un départ fondé sur l'intérêt mutuel et le respect mutuel, un départ fondé sur cette vérité que l'Amérique et l'islam ne s'excluent pas ». Il a ajouté que l'islam avait son rôle à jouer dans le monde pour combattre l'extrémisme et favoriser les efforts en faveur de la paix. « Les extrémistes ont exploité les tensions » entre l'Ouest et l'islam, a-t-il déploré.

Mise en garde contre une nucléarisation du Proche-Orient : Barack Obama a estimé qu'une course aux armements nucléaires au Proche-Orient entraînerait la région dans « une voie extrêmement dangereuse ».

La confrontation avec l’Iran sur le nucléaire : la confrontation sur le programme nucléaire controversé iranien est « à un tournant décisif », a-t-il déclaré, affirmant que les Etats-Unis étaient disposés à « aller de l'avant sans conditions préalables ». Cela n'exclut pas cependant, selon lui, que « toute nation - y compris l'Iran - doit avoir le droit d'accéder à la puissance nucléaire pacifique » si elle se conforme au Traité de non prolifération nucléaire.

Obama et les Palestiens : Obama s’engage à soutenir les aspirations des Palestiniens pour un Etat et souligne le « lien inébranlable » des Etats-Unis avec Israël. Il faut « affronter l'extrémisme violent sous toutes ses formes », a-t-il dit, ajoutant : « La colonisation israélienne doit cesser ».
Obama s’est engagé à soutenir les aspirations des Palestiniens pour un Etat. Il a affirmé que les Etats-Unis soutenaient les aspirations « légitimes » des Palestiniens à un Etat, soulignant que la « seule solution au conflit avec Israël résidait dans celle prévoyant deux Etats».

Barack Obama

« Les Palestiniens doivent abandonner la violence. La violence est une impasse. »

04/06/2009

Sa position à l’égard du Hamas : Barack Obama a aussi affirmé que le mouvement palestinien Hamas, « qui jouit d'un soutien parmi les Palestiniens », avait « des responsabilités à assumer ». « Il faut, a-t-il dit, qu'il joue un rôle dans la réalisation des aspirations palestiniennes, qu'il unifie le peuple palestinien. Le Hamas doit mettre un terme à la violence, reconnaître les accords passés et reconnaître le droit d'Israël à exister ».

Le lien avec Israël : Sur la question clef du conflit israélo-palestinien, il a considéré qu'il était désormais crucial de trouver une issue négociée en faveur de deux Etats comme « seule solution » après des décennies d'impasse, de « pleurs » et de « sang ». Tout en fustigeant la négation de l'Holocauste, le président américain a affirmé que le lien avec Israël était « inébranlable », tout en appelant l'Etat hébreu à cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens. « Les liens forts de l'Amérique avec Israël sont bien connus ». Il a dans le même temps affirmé que « les Etats-Unis n'acceptent pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne » qui « viole les accords passés et nuit aux efforts de paix». « ll est temps que la colonisation cesse », a encore dit le président américain.

L’Afghanistan : les Etats-Unis ne souhaitent pas maintenir des troupes en Afghanistan. « Ne vous y trompez pas : nous ne voulons pas maintenir nos troupes en Afghanistan. Nous cherchons à n'y avoir aucune base militaire. »
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Réaction de l’Autorité palestinienne : L'Autorité palestinienne a salué jeudi comme un « bon début» le discours du président Barack Obama au monde musulman, dans lequel il a soutenu la quête des Palestiniens pour leur Etat. « C'est un discours clair et franc. Il constitue un pas politique innovateur et un bon début sur lequel il faudra bâtir », a déclaré à Nabil Abou Roudeina, porte-parole du président palestinien Mahmoud Abbas. Il a estimé que Barack Obama avait rompu dans son discours avec « la précédente politique américaine partiale » en faveur d'Israël.« Ses propos sur la situation palestinienne intolérable sont un message qu'Israël doit bien comprendre », a-t-il ajouté.