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Iran

Fin de campagne houleuse

Article publié le 10/06/2009 Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 05:20 TU

La campagne présidentielle a pris mercredi un tour polémique. L’ex-président Rafsandjani en appelle au guide suprême, Ali Khamenei, pour intervenir dans le conflit qui l’oppose au président sortant Ahmadinejad qui l'accuse de corruption. Hachémi Rafsandjani menace le président-candidat de poursuites judiciaires s'il ne revient pas sur ses allégations que l'ancien président qualifie de « mensongères ».

Des partisans de l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi, le 10 juin 2009 à Téhéran.  (Photo : Reuters)

Des partisans de l'ancien Premier ministre Mir Hossein Moussavi, le 10 juin 2009 à Téhéran.
(Photo : Reuters)


Avec notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi

Le dernier jour de la campagne électorale a été marqué par une large mobilisation des partisans des deux principaux candidats.

Le président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, a tenu un grand meeting à Téhéran. Devant près de 100 000 personnes, il a de nouveau dénoncé ce qu’il a appelé « les profiteurs » en intégrant indirectement l’ancien président Akbar Hachémi Rafsandjani, que le président sortant a également accusé de corruption lors d’un débat télévisé avec son principal adversaire pour le scrutin de vendredi, Mir Hossein Moussavi.

M. Rafsandjani s’est vu refuser un droit de réponse par la télévision d’Etat au motif qu’il n’est pas candidat à l’élection.

Depuis plusieurs jours, Hachémi Rafsandjani est devenu à un point tel la cible des attaques du président Ahmadinejad, qu’il a envoyé une lettre ouverte au Guide suprême, Ali Khamenei, pour se plaindre de ces accusations.

Les réformateurs ont également continué leur campagne. L’ancien président Mohammad Khatami a tenu un grand meeting à Ispahan.

Mir Hossein Moussavi (ancien Premier ministre) et Mehdi Karoubi (ancien président du Parlement) ont également protesté contre vingt minutes de temps d’antenne accordé à la dernière minute à Ahmadinejad, pour moins de deux minutes à ses opposants qui doivent parler à leurs partisans, tard le soir, sur l’avenue Vali-ye Asr, la plus longue de Téhéran.

Selon certains sondages, la vague verte qui compte des réformateurs, grossit, et Mir Hossein Moussavi serait désormais en bonne position.

L'économie a dominé la campagne

Derniers meetings. Derniers slogans. La campagne officielle a pris fin pour les quatre candidats. Mahmoud Ahmadinejad qui brigue un second mandat. Mir Hossein Moussavi, ancien Premier ministre, absent de la scène politique ces vingt dernières années. Mehdi Karoubi, l'infatigable religieux réformateur et Mohsen Rezaï, ancien chef des Gardiens de la Révolution, conservateur très critique envers le président sortant.

Dans un Iran miné par l'inflation et le chômage, malgré ses gigantesques ressources pétrolières, les questions économiques ont dominé la campagne, tout comme le nucléaire. Les candidats défendent le droit de leur pays à l'enrichissement d'uranium, mais les trois adversaires de Mahmoud Ahmadinejad ont fustigé sa stratégie de bras de fer avec l'Occident.

Il a également été question de la main tendue du président américain Obama, ainsi que du droit des femmes dans la République Islamique. Les Iraniens ont assisté à un vrai débat, y compris lors d'intenses face-à-face télévisés entre candidats. Beaucoup d'analystes estiment que le duel se jouera entre le président sortant et son rival modéré Mir Hossein Moussavi. Encore est-il nécessaire de se rappeler qu'en 2005 personne n'aurait parié sur la victoire du candidat Mahmoud Ahmadinejad.

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