par RFI
Article publié le 23/06/2009 Dernière mise à jour le 23/06/2009 à 13:52 TU
Le président français Nicolas Sarkozy lors de son discours devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, le 22 juin.
(Photo : Reuters)
Le chef de l'Etat a dit beaucoup de choses à Versailles. L'opposition a même parlé de discours de politique générale, et il faut bien avouer que son adresse aux députés et sénateurs y ressemblait énormément, d'autant plus qu'il avait pour ambition de relancer son quinquennat et de préparer les rendez-vous électoraux à venir.
Evidemment, le Nicolas Sarkozy de juin 2009 n'est plus tout à fait le même que celui de mai 2007. La crise est passée par là, il dit en avoir tiré les enseignements et la protection des citoyens les plus fragiles par l'Etat, ainsi que la régulation du capitalisme ont retrouvé à ses yeux des vertus qu'elles n'avaient pas il y a peu.
Il a été question de liberté, d'égalité dans l'après crise qu'il faut bien préparer. A ce chapitre, le président à proposé une sorte de modèle de croissance vertueux avec des accents gaullistes, un modèle qui assurerait un meilleur partage des richesses. Nicolas Sarkozy a même cité le CNR, le Conseil national de la Résistance, qui pendant et au sortir de la guerre, avait su rassembler les Français et forger le pacte social qui allait tirer la France des difficultés de l'époque.
Donc nouveau modèle de croissance pour l'après crise, c'est ce que le chef de l'Etat a proposé aux français. Bien sûr, nous sommes dans la déclaration et on ne voit pas très bien quelle forme il pourrait prendre, ce qu'a souligné l'opposition socialiste qui a écouté poliment le discours avant de s'éclipser sans participer au débat qui a suivi.
Nouvelles annonces
Nicolas Sarkozy s'est voulu rassembleur, solidaire. En préambule de sa déclaration il a même dit qu'il avait conscience d'inaugurer un changement profond dans notre tradition républicaine. Il y avait, à Versailles, on ne peut pas dire de la majesté, mais de la solennité. Le président s'est adressé directement, pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, aux élus de la nation.
Mais pour le reste, on ne voit pas très bien ce qui est bouleversé. D'ailleurs en sortant de l'hémicycle, les élus de la majorité ont eu quelque mal a justifier un tel rendez-vous si ce n'est en répétant que les temps ont changé et que nous sommes désormais dans une démocratie apaisée, ce que Nicolas Sarkozy avait lui-même expliqué.
Du côté des annonces, on retiendra que les députés seront saisi de la question de la burqa, le voile islamique intégral. Mais surtout qu'un remaniement ministériel interviendra mercredi. Le président a fixé la feuille de route. Des priorités nationales seront définies en concertation avec les élus, les partenaires sociaux qui seront consultés dès juillet, les acteurs du monde culturel, de la recherche et de l'éducation. Ils auront trois mois pour faire des propositions. Ensuite le gouvernement passera à l'action. Pour financer les mesures, le nouveau gouvernement lancera un emprunt, a dit le président sans en préciser les modalités, le montant ou la date.