Article publié le 06/07/2009 Dernière mise à jour le 06/07/2009 à 21:31 TU
Des soldats chinois en avancent en formation lors d'une patrouille dans les rues d'Urumqi, le 6 juillet 2009.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin
Depuis quelques heures, le couvre-feu est imposé à Urumqi. Dans un premier communiqué signé du responsable de la région, le président Nur Békri, les autorités affirment qu'elles vont tout faire pour empêcher la propagation des troubles qui ont fait au moins 140 morts dimanche soir. La situation est encore sérieuse et compliquée, reconnaissent les dirigeants locaux qui ont également annoncé plus de 800 blessés et des centaines d'arrestations.
Mais du côté des opposants ouighours, on affirme que le bilan est beaucoup plus lourd ; selon un membre du cette communauté, il serait plus proche de 600 morts. Les forces de l'ordre auraient tiré sur les manifestants. Toujours selon ce témoignage, ces émeutes seraient la suite d'un incident qui s'est produit la semaine dernière à Canton. Des Ouighours accusés de viol aurait été pris à parti par des Chinois. Les affrontements auraient fait deux victimes selon la police, mais beaucoup plus, encore une fois, selon les Ouighours.
« Il y a eu un coup de feu, personne ne sait d'où il provennait. Le coup de feu a semé la pagaille... il y a des gens qui disent que sur la place centrale seulement il y avait 600 morts. »
Aux dires du gouvernement chinois, ces manifestations ont été orchestrées par des organisation dissidentes en exil. La sécurité a été renforcée dans toute la région. Lundi soir, le calme est revenu à Urumqi. Les rues de la capitale sont désertes. Les commerces sont fermés. Selon un journaliste de l'Agence France-Presse qui se trouve sur place, les forces de l'ordre se sont déployées massivement dans la ville. Des renforts de police seraient également arrivés à Kashgar, la deuxième ville de la province.
Les Ouighours dans la ligne de mire |
La presse officielle chinoise parle de violences organisées. Et accuse sans détour, le Congrès mondial ouighour, l'organisation de la dissidente Rebiya Kadeer, d'avoir orchestré les derniers événements dans le Xinjiang. Le journal gouvernemental China Daily cite le numéro un du gouvernement régional Nur Bekri, selon lequel les dissidents ouighours en exil auraient instrumentalisé une dispute à l'origine de la mort de deux ouvriers ouighours dans une autre province du sud le 26 juin dernier. Des allégations que refutent catégoriquement le Congrès mondial ouighour. L'organisation basée à Munich dénonce une répression féroce contre un mouvement de protestation pacifique. Alors que les manifestants demandaient aux autorités de traduire en justice les responsables de la mort des deux ouvriers ouighours, les forces de sécurité sont intervenues en tirant à balle réelle et en lançant des véhicule blindés sur la foule, selon les termes du communiqué. RFI |
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