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Iran

Rafsandjani: le pouvoir a perdu la confiance du peuple

par  RFI

Article publié le 18/07/2009 Dernière mise à jour le 18/07/2009 à 03:25 TU

Des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Téhéran après la grande prière du vendredi. Lors de ce rassemblement hebdomadaire, l'ancien président iranien Rafsandjani qui lors de l’élection présidentielle s’était prononcé ouvertement en faveur de Mir Hossein Moussavi - candidat qui conteste sa défaite à la présidentielle du 12 juin - a prononcé un sermon très politique.

A l’issue de la grande prière du vendredi, des milliers d'opposants ont affronté les forces de l’ordre à Téhéran, le 17 juillet.(Photo : Reuters)

A l’issue de la grande prière du vendredi, des milliers d'opposants ont affronté les forces de l’ordre à Téhéran, le 17 juillet.
(Photo : Reuters)


« Notre principale mission est de retrouver la confiance que le peuple nous accordait et qui dans une certaine mesure est perdue », a lancé Ali Akbar Hachémi Rafsandjani du haut de la tribune de l'Université de Téhéran, qui accueille chaque semaine la grande prière du vendredi. L'ancien président a ajouté : « quand les gens ne sont pas présents et que leurs votes ne sont pas là, le gouvernement n'est pas islamique. L'amertume est de mise aujourd'hui ».

L'ancien président a également demandé la libération des manifestants qui ont été emprisonnés lors de la vague contestataire qui a déferlé sur l'Iran, après la présidentielle du 12 juin. Ali Akbar Hachémi Rafsandjani a évoqué une solution de sortie de crise mais sans la détailler.

En Iran il faut compter avec cet homme, président durant deux mandats, et qui dirige aujourd'hui deux des institutions-clés de la République islamique -l'Assemblée des experts, seule instance à pouvoir éventuellement démettre le guide suprême- et -le Conseil de discernement, un organe d'arbitrage. 

Ali Akbar Rafsandjani avait soutenu Mir Hossein Moussavi pendant la campagne électorale. Aujourd'hui, il a fait entendre sa voix en pleine grande prière, au cœur d'une République islamique qui ne parvient décidément pas à tourner la page de la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad.

Encore des arrestations

Selon des témoins, à l’issue de la prière, des milliers de manifestants en scandant « Ahmadinejad, démission ! » ont affronté les forces de l’ordre qui ont tenté de disperser les protestataires à coups de matraque et de gaz lacrymogène et ont procédé à l’arrestation d’une quinzaine de manifestants.

Une avocate iranienne, Shadi Sadr, spécialisée dans la défense des droits des femmes, a également été arrêtée vendredi au moment où elle allait assister à la prière du vendredi à l'université de Téhéran, a annoncé son mari.

Le site internet du parti de Mehdi Karoubi -un autre candidat battu à la présidentielle-, Etemad Melli, a aussi révélé que le réformateur a été attaqué vendredi matin par des hommes armés alors qu'il se rendait à la prière du vendredi à Téhéran.

Les médias étrangers ont toujours du mal à travailler en Iran et n’avaient pas l'autorisation de couvrir la prière du vendredi. Hachémi Rafsandjani a aussi appelé le régime à lever les restrictions imposées aux médias, y compris iraniens.

Pierre Lafrance

Ancien ambassadeur en Iran

« Rafsandjani donne des satisfactions, des gages à tout ceux qui sont résignés, en demandant notamment la libération des prisonniers politiques. La manœuvre consiste à essayer d'apaiser tout le monde. »

18/07/2009 par Aurélien Colly

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