par Myriam Berber
Article publié le 23/07/2009 Dernière mise à jour le 23/07/2009 à 17:14 TU
Michael Macht (à gauche), nouveau président du directoire de Porsche et Ferdinand Piëch (à droite), président du conseil de surveillance de Volkswagen.
(Photo : AFP et Reuters)
A l’issue des conseils de surveillance des deux groupes réunis à Stuttgart, les deux adversaires qui sont aussi cousins -les deux familles Porsche et Piëch descendent de Ferdinand Porsche, l’inventeur de la « Coccinelle »- ont mis un terme à leur différend et posé les bases d’un groupe intégré. VW a annoncé, jeudi 23 juillet, qu’il prévoyait de racheter progressivement les activités automobile de son premier actionnaire Porsche et de fusionner les deux entreprises.
Au même moment, Porsche a approuvé l’entrée dans son capital de l’émirat du Qatar et une augmentation de capital d’au moins 5 milliards d’euros. Un signe que les familles Porsche et Piëch, actionnaires à 100% de Porsche, sont prêtes à renoncer à une partie de leur influence sur le constructeur de voitures de sport au profit d’un actionnaire extérieur.
Le départ de Wendelin Wiedeking
Porsche a également annoncé la démission de son PDG, Wendelin Wiedeking qui dirigeait la marque depuis 1993, avec effet immédiat contre une indemnité de 50 millions d’euros. Un triomphe pour Ferdinand Piëch, président du conseil de surveillance de VW, qui s’opposait au PDG de Porsche sur la création d’un groupe commun. Wendelin Wiedeking rêvait d’avaler VW puis a tout fait pour tenter de préserver l’indépendance de Porsche alors que Ferdinand Piëch poussait à une fusion pour intégrer les luxueuses voitures de sport au sein de VW.
A l’origine, c’était Porsche qui devait prendre le contrôle total de VW en acquérant 75% du capital. Artisan du rétablissement de Porsche dans les années 1990, Wendelin Wiedeking a plongé le constructeur de voitures de luxe dans l’une des plus graves crises de son histoire. Il a acquis une série d’options sur des actions VW qui lui ont rapporté plusieurs milliards d’euros grâce à la montée du cours.
La dixième marque du groupe
Mais la crise financière est passée par là et avec elle, la chute des ventes d'automobiles. Ce même montage a lourdement endetté Porsche qui se trouve désormais alourdi de 10 milliards d’euros de dettes. En mai dernier, Wendelin Wiedeking admettait son échec et décidait alors de faire appel à un investisseur extérieur pour rester indépendant.
Ferdinand Piëch relançait alors son idée de fusion. Restait à convaincre son cousin Wolfgang. C’est désormais chose faite. VW devrait donc racheter les voitures de luxe de Porsche pour en faire la dixième marque du groupe, aux côtés des petits modèles de Seat ou des berlines d’Audi. Ensemble, VW et Porsche ont vendu, en 2008, 6,4 millions de véhicules environ pour un chiffre d’affaires de plus de 120 milliards d’euros.
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