Les talibans ont appelé jeudi la population à boycotter les élections présidentielle et provinciales du 20 août prochain. Prendre part au scrutin revient, selon eux, à légitimer l'invasion américaine. Les talibans demandent aux Afghans de rejoindre les rangs du jihad et de chasser les forces étrangères.
Devant des panneaux électoraux dans une rue de Kaboul, le 28 juillet 2009.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Kaboul,
Luc Mathieu
L'appel émane de l'Emirat islamique d'Afghanistan, autrement dit du mollah Omar. Pour la première fois, le chef des talibans indique clairement qu'il veut bloquer le processus électoral.
L'appel au boycott des élections traduit aussi le refus de négocier avec le président Hamid Karzaï qui brigue un nouveau mandat. Celui-ci avait déclaré mardi que le dialogue avec les talibans restait le meilleur moyen de faire cesser les violences dans le pays.
Le chef des talibans entend également réaffirmer son autorité sur un mouvement composé de dizaines de chefs provinciaux et locaux. Il a d'ailleurs récemment fait publier une sorte de guide militaire, dans lequel il affirme qu'il ne tolérera pas la création de nouveaux groupes insurgés qui ne seraient pas sous ses ordres.
À trois semaines de l'élection présidentielle, l'insurrection n'a jamais été aussi puissante depuis la chute du régime taliban, fin 2001. Soixante et onze soldats étrangers sont morts depuis le début du mois. Faute de sécurité, les habitants de plusieurs districts du sud, de l'est et même du nord du pays ne pourront probablement pas aller voter le 20 août prochain.