par RFI
Article publié le 01/08/2009 Dernière mise à jour le 01/08/2009 à 16:03 TU
Il s’agit là, en fait, d’une procédure tout-à-fait normale, dès lors qu’un constructeur émet une recommandation de ce genre adressée à tous les opérateurs. La recommandation est alors examinée par l’Agence européenne de Sûreté aérienne.
L'agence peut émettre dans un premier temps une directive à destination des compagnies aériennes puis, dans un second temps, une obligation de modification, assortie d’un calendrier que les opérateurs européens se devront donc de respecter.
L’agence a indiqué ce vendredi qu’une proposition détaillée de texte contraignant est en cours d’élaboration et qu'elle devrait être publiée dans les deux semaines à venir. Globalement, cette mesure va concerner environ 200 appareils – sur une flotte d’un millier d’aéronefs de ce type.
Membre de l’académie de l’Air et de l’Espace
« Je crois qu’on peut tout résumer en disant que nous assistons pour le moment, dans des circonstances complètement, totalement inédites, à l’application d’un principe de précaution comme on n'en avait jamais connu dans les transports aériens. »
Air France pour sa part dispose d’une flotte de 13 A-340 et 15 A-330, tous équipés de sondes Pitot Thalès. Il faut néanmoins signaler que les sondes Goodrich constituent l’équipement standard des A-330 et A-340 et que les modèles de sondes Pitot, fabriquées par Thalès, sont proposés en option alternative. Cela explique que la grande majorité des compagnies aériennes soient déjà équipées de sondes américaines – de l’ordre de 70% de la flotte mondiale.
Les sondes Pitot |
Ces sondes fournissent des informations majeures sur la vitesse de l’appareil et doivent avoir un degré total de fiabilité quelles que soient les conditions de pluie ou de givre régnant à l’extérieur de l’appareil. Or il est apparu, dans le cas du vol AF-447 d’Air France Rio-Paris qui s’est abimé dans l’océan atlantique le 1er juin dernier, que, quelques minutes avant le drame toujours mystérieux aujourd’hui, il avait été constaté un mauvais fonctionnement des sondes Pitot réalisées par Thalès.. Cela avait poussé la compagnie aérienne à engager, sur ses Airbus concernés, le remplacement de ses sondes Pitot modèle AA par de nouvelles sondes Pitot Thalès de type BA, à priori plus fiables. Or, ce nouveau type de sondes Pitot BA a été à son tour montré du doigt lorsque, le 13 juillet dernier, un Airbus d’Air France assurant la liaison Rome-Paris, a connu un problème de fonctionnement causé par ces nouvelles sondes. A la suite de ce problème, le Syndicat national des pilotes de ligne, le SNPL, a réclamé mercredi dernier le remplacement des sondes Pitot Thalès, par d’autres sondes américaines de marque Goodrich. Airbus vient donc aujourd’hui d’emboîter le pas aux pilotes de lignes. Si cette recommandation est suivie d’effet, sur les 154 Airbus concernés, il conviendrait de changer quelque 550 sondes dans les prochaines semaines. |
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