par RFI
Article publié le 06/08/2009 Dernière mise à jour le 06/08/2009 à 15:30 TU
Le Parti socialiste n'a pas tardé à réagir. La première secrétaire, Martine Aubry, est elle-même montée au créneau pour dénoncer « un véritable scandale » à propos de la réserve constituée par la BNP-Paribas, une banque qui a bénéficié de plus de 5 milliards d'euros d'aide de l'Etat, pour verser des bonus à ses courtiers.
La banque concernée a beau affirmer qu'il ne s'agit pour le moment que d'un montant virtuel et qu'elle respecte strictement les règles édictées par le G20, l'affaire est embarrassante pour le gouvernement.
Le fait même de verser des bonus à des traders, alors que ce sont leurs pratiques à risque qui ont été à l'origine de la crise financière mondiale (dont les Français continuent de subir les conséquences) donne l'impression que rien n'a changé malgré l'engagement de Nicolas Sarkozy de moraliser le capitalisme financier.
Du coup, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a envoyé une lettre à la Banque de France pour lui demander « la plus extrême vigilance » concernant la rémunération des opérateurs et une réunion avec tous les acteurs concernés est prévue vendredi à Matignon.
Objectif : faire taire les critiques de ceux qui reprochent à l'Etat d'avoir versé de l'argent aux banques sans se donner les moyens de surveiller directement leurs pratiques.
Les banques réunies vendredi à Matignon
Le respect par les banques des engagements qu'elles ont pris est une exigence absolue vis-à-vis de la collectivité nationale, et de l'Etat, rappelle Francois Fillon. C'est la contrepartie des moyens importants mis sur la table pour les aider à surmonter la crise financière. Et c'est pourquoi Christine Largarde, ministre de l'économie, a demandé à la Banque de France de contrôler la rémunération des traders.
La banque BNP-Paribas, par qui le scandale est arrivé, réaffirme qu'elle respecte les directives du G20 en la matière. « Nous distribuons en bonus une part de nos revenus moins élevée que les autres banques », explique même un porte-parole. La Société générale a préféré éviter la polémique en refusant de communiquer sur sa politique de bonus, mais la banque précise qu'elle tiendra compte des comportements des traders et non seulement des résultats.
La mise en place d'une réglementation internationale sur les rémunérations variables pour ne pas fausser la concurrence entre les banques sera un des enjeux du G20 de Pittsburgh aux Etats-Unis en septembre. La France devrait demander à cette occasion un encadrement des pratiques financières, et un plafonnement des bonus.
A lire également