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Pakistan

La mort de Baïtullah Mehsud : confirmation attendue

par  RFI

Article publié le 08/08/2009 Dernière mise à jour le 08/08/2009 à 14:50 TU

Washington offrait 5 millions de dollars pour la capture de Baïtullah Mehsud, mort ou vif.

Washington offrait 5 millions de dollars pour la capture de Baïtullah Mehsud, mort ou vif.

C’est encore le conditionnel qu’utilisent les autorités pakistanaises pour annoncer la mort de l’un des principaux commandants des talibans pakistanais. Baïtullah Mehsud aurait été tué dans une frappe américaine mercredi, ainsi que sa deuxième femme et 7 de ses gardes du corps. La mort de Baïtullah Mehsud a été annoncée par plusieurs responsables pakistanais et américains ce vendredi. Si sa mort est confirmée, c’est en tout cas l’ennemi numéro 1 du gouvernement pakistanais et des Américains qui disparait dans la région.

Baïtullah Mehsud serait mort et même déjà enterré. L’information est d’abord venue de trois agents du renseignement pakistanais présents dans le Sud-Waziristan. Une information ensuite relayée par le ministre pakistanais des Affaires étrangères, puis par le ministre de l’Intérieur lui même. Rehman Malik qui sur l’ensemble des télévisions pakistanaises parlait toutefois de très fortes probabilités sans avoir encore de « preuve matérielle pour le confirmer ».

Selon l’un des commandants des insurgés qui a contacté l’agence Associated Press, Mehsud aurait été tué mercredi par un missile américain tiré par un drone sur la maison de l’un de ses beaux-frères. Sa deuxième femme et 7 de ses gardes du corps seraient morts dans l’attaque, le corps de Mehsud aurait ensuite été enterré à Nargosey, un hameau situé à un kilomètre du lieu des frappes.

Frontalière avec l’Afghanistan, la région du Sud-Wasiristan est très reculée et pose non seulement un problème d’accès au terrain, mais aussi en ce qui concerne la fiabilité des sources.

Il existe très peu d’images de Baïtullah Mehsud et celles qui lui sont attribuées sont parfois très divergentes. Sur les très rares clichés qu’on a de lui, on y voit un homme semble-t-il corpulent, et un visage aux trois quarts caché par son turban. Pour passer de l'indice à la preuve, les services pakistanais et américains doivent d’abord retrouver sa dépouille. 

Cinq millions de dollars, mort ou vif 

Cible prioritaire de l’offensive dans les zones tribales du nord-ouest lancée en juin dernier, Baïtullah Mehsud était déjà la bête noire du précédent gouvernement pakistanais. C’est à lui, que l’ancien président Pervez Musharaff avait attribué l’assassinat de Bénazir Bhutto en décembre 2007. L’année ou justement Baïtullah Mehsud a été désigné ou s’était autoproclamé chef du terik-é-taliban pakistan, les talibans pakistanais du Sud-Waziristân.

De 6 000 hommes, la tribu des Mehsud au Waziristan aurait depuis atteint avec lui jusqu’à 20 000 combattants. Agé d’environ 35 ans, ce chef de guerre était aux côtés des talibans afghans au milieu des années 90. Pour les Etats-Unis qui ont offert 5 millions de dollars pour sa capture, il est alors devenu le principal relais d’al-Qaïda au Pakistan.

Accusé d’être encore le principal commanditaire de l’attentat de l’hôtel Marriott qui a fait 60 morts en septembre 2008, Baïtullah Mehsud a revendiqué depuis l’attaque d’une école de police en mars dernier.

A écouter

L'analyse de Jean-Luc Racine, directeur de recherche au CNRS

« Baïtullah Mehsud était le chef des talibans pakistanais. C’est celui qui a vraiment mis en place un mouvement d’une force nouvelle déployant une double stratégie».

08/08/2009