par RFI (avec AFP et Reuters)
Article publié le 08/08/2009 Dernière mise à jour le 09/08/2009 à 13:53 TU
Des ceintures d'explosifs trouvées par les forces de sécurités mauritaniennes dans des caches d'armes et exhibées devant la presse en juin 2008.
(Photo : M. Rivière/RFI)
« Deux Français, employés de la sécurité de l'ambassade de France, se trouvaient à proximité de l'homme au moment de l'explosion. Ils sont à l'hôpital, ils n'ont aucune blessure, mais sont sous le choc », a indiqué à l'AFP un conseiller à l'ambassade de France, Marc Flattot. Selon ce conseiller, les deux Français faisaient leur jogging lorsque le kamikaze s'est fait exploser dans la rue, peu avant 19H00 (heure locale et TU).
Selon des témoins, le kamikaze était un homme de peau noire, qui portait un boubou, le vêtement traditionnel mauritanien. Le corps déchiqueté du jeune terroriste présumé gisait sur le trottoir d'une rue passant entre l'ambassade de France et l'ambassade de Libye, a constaté un correspondant de l'AFP. D’après une source diplomatique française à Nouakchott, l’ambassade était bel et bien visée. Même si le bâtiment en lui-même n’a pas été endommagé.
Une source policière sur place a déclaré à l'AFP que « deux Occidentaux avaient été conduits à l'hôpital », tout en soulignant que leurs jours n'étaient pas en danger.
Deux Mauritaniens se disant témoins de l'explosion ont, quant à eux, affirmé à l'AFP que « deux Français » avaient été « légèrement blessés ». « L'un des Français avait du sang sur la poitrine, l'autre sur le bras », a assuré l’un de ces témoins.
De source diplomatique, on précise que l'ambassade n'a subi aucun dégâts et que les autorités mauritaniennes ont ouvert une enquête.
Cette attaque intervient un mois et demi après l'assassinat d'un Américain à Nouakchott - revendiqué par al-Qaïda au Maghreb islamique - et trois jours après l'investiture de l'ex-général putschiste Mohamed ould Abdel Aziz dans ses fonctions de président.
C’est la première fois qu’une attaque kamikaze a lieu en Mauritanie. Pour une source sécuritaire mauritanienne, « c’est un fait nouveau avec lequel les forces de sécurité vont devoir compter ». Autrement dit, les contrôles de police devraient être renforcés à partir de maintenant. Première attaque kamikaze donc, même si l’on sait que ce type d’arme circule dans le pays. A titre d’exemple, un homme qui portait une ceinture d’explosif avait été maîtrisé par les forces de l’ordre dans un quartier populaire de la capitale, il y a de cela quelques semaines. L’an passé, en avril, plusieurs ceintures avaient également été découvertes dans des caches d’armes.
Précédents attentats terroristes en Mauritanie |
Entre décembre 2007 et février 2008, une vague d'attentats terroristes frappe la Mauritanie. Le premier attentat coûte la vie à 4 touristes français près d'Aleg, dans le sud du pays. Puis des soldats mauritaniens sont tués dans le nord-est. Enfin, un groupe d'hommes armés attaquent l'ambassade d'Israël à Nouakchott (la Mauritanie est l'un des seuls pays de la Ligue arabe à entretenir des relations diplomatiques avec l'Etat hébreu). Trois Français sont blessés. A l'époque, ces événements, et le meurtre des touristes français surtout, conduisent à l'annulation du Dakar, le rallye automobile. A chaque fois les attentats sont revendiqués par al-Qaïda au Maghreb islamique, AQMI. C'est encore AQMI qui frappe en septembre dernier dans la zone de Tourine, à une centaine de kilomètres à l'est de Zouerate, le centre d'exploitation du minerai de fer. AQMI toujours, signe le meurtre par balle d'un Américain à Nouakchott, à la fin juin. Le groupe est issu de l'ancien groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien, le GSPC. Les forces de l'ordre ont monté plusieurs opérations pour tenter d'éradiquer l'islamisme radical. La lutte contre le terrorisme est l'une des priorités de Mohammed ould Abdel Aziz, investi voilà quatre jours à la présidence. |