Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Gabon / présidentielle

Les éléments-clés du scrutin

par  RFI

Article publié le 26/08/2009 Dernière mise à jour le 26/08/2009 à 15:51 TU

813 164 électeurs, sur une population évaluée officiellement à 1,5 million d’habitants, sont inscrits en vue de l’élection présidentielle de dimanche prochain, selon la « liste électorale définitive », remise par le ministère de l’Intérieur à la Commission électorale nationale autonome et permanente, la Cénap. Cette liste pourrait comporter des doublons en raison de la présence de défunts, selon un responsable du ministère. Les autorités ont prévu d’ouvrir un total de 2 801 bureaux de vote au Gabon et près de 200 à l’étranger. 23 candidats sont en lice pour ce scrutin à un seul tour qui va désigner le successeur du président Omar Bongo Ondimba, décédé en juin dernier, après avoir dirigé le Gabon pendant 41 ans. Il se peut que le nombre de candidats se réduise et qu’un représentant unique de l’opposition soit nommé pour ce scrutin, face à Ali Bongo qui est le favori.

Un homme cherche son nom sur une liste électorale à Libreville, le 25 août 2009.(Photo : AFP)

Un homme cherche son nom sur une liste électorale à Libreville, le 25 août 2009.
(Photo : AFP)



 
Ali Bongo Ondimba, 50 ans, le fils ainé du président défunt et ancien ministre de la Défense, a été investi, le 19 juillet dernier, candidat unique du Parti démocratique gabonais (PDG), au pouvoir. Les observateurs à Libreville considèrent qu’il est en bonne position pour remporter le scrutin du 30 août prochain, même s’il n’existe aucun sondage fiable. Mais il ne faut pas négliger, évidement, d’autres prétendants également issus de ce parti, se présentant sous les étiquettes d’indépendants, comme c’est le cas des anciens Premiers ministres Jean Eyéghé Ndong, 63 ans, et Casimir Oye Mba, 67 ans, ainsi que de l’ex-ministre de l’Intérieur André Mba Obame, 52 ans. Parmi les « grands » candidats figurent également Pierre Mamboundou – qui représente une coalition de partis – et aussi Zacharie Myboto, ancien dirigeant du PDG, actuellement dans l’opposition.

Sur la liste de candidats on retrouve également trois femmes qui se sont déclarées comme indépendantes : Anna Claudine Ayo Assayi, Victoire Lasséni Duboze et Yvette Ngevilo Rekangalt. Il n’est pas à exclure que certains candidats se retirent et appellent à voter pour d’autres concurrents. Jean Eyéghe Ndong a appelé mardi les présidentiables de l'opposition à présenter une « candidature unique » pour battre le candidat du parti au pouvoir, Ali Bongo Ondimba. L’ex-Premier ministre a ainsi déclaré mardi à RFI : « Nous ne pouvons pas rester sourds à la demande populaire de candidature unique. Donc j’ai pensé qu’il était de mon devoir (…) de lancer un appel à mes collègues candidats de l’opposition ».

Des difficultés financières peuvent aussi réduire le nombre de prétendants à la magistrature suprême de l’Etat, tandis que Bruno Ben Moubamba a décidé de faire la grève de la faim pour réclamer le report du scrutin. Un collectif de douze candidats avait réclamé, en vain, l’ajournement de la présidentielle, soulignant que le nombre d’électeurs inscrits est trop important par rapport à la population réelle du pays.

Quatrième producteur de pétrole de l’Afrique sub-saharienne, troisième producteur mondial de manganèse et deuxième producteur africain de bois, le Gabon est un pays riche, avec un revenu annuel de près de 11 000 dollars par habitant. Le partage de ces richesses est au centre de la campagne, étant donné qu’une bonne partie de la population vit dans des conditions très difficiles. Tous les candidats – et même Ali Bongo – se sont prononcés pour une meilleure redistribution de la richesse nationale, mettant en cause le système clientéliste qu’Omar Bongo avait mis en place pendant ses 41 ans de règne. 

L’éducation et la santé sont aussi deux thèmes très porteurs de la campagne électorale, tout comme la nécessité de routes et d’autres infrastructures, tout comme les questions sociales. Beaucoup de candidats ont fait ainsi de multiples promesses en vue de l’attribution d’allocations aux familles qui ont des enfants. Le Gabon est un pays peu peuplé et doit donc importer de la main-d’œuvre. Selon des observateurs et certains candidats, il y a un risque d’«ethnisation» de l’élection. Il y ainsi les Fang qui forment une majorité relative, entre 30 et 40 % de la population, et les Batéké, moins nombreux. Omar Bongo, appartenant à cette dernière ethnie, avait réussi à mettre en place un système basé sur un dosage des groupes ethniques au sein de ses gouvernements.    

Dossier spécial