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Madagascar

Fin du sommet de Maputo : échec et incertitude

par  RFI

Article publié le 28/08/2009 Dernière mise à jour le 29/08/2009 à 02:30 TU

L'ancien président malgache Didier Ratsiraka s'adresse aux médias à l'issue des négociations qui ont pris fin dans la nuit du jeudi 27 août à Maputo, au Mozambique.© Grant Lee Neuenburg / Reuters

L'ancien président malgache Didier Ratsiraka s'adresse aux médias à l'issue des négociations qui ont pris fin dans la nuit du jeudi 27 août à Maputo, au Mozambique.
© Grant Lee Neuenburg / Reuters

Les négociations de Maputo se sont achevées sans accord. Elles avaient débuté le mardi 25 août et avaient été prolongées d'une journée, jeudi. Les différents protagonistes de la crise malgache n'ont pas pu s'entendre sur le partage du pouvoir. Le camp Rajoelina ne veut rien céder. La médiation avait prévu un nouveau délai pour tenter de surmonter ce blocage, quand le président Marc Ravalomanana est venu faire une déclaration et rajouter ainsi à la confusion.

Les négociations de Maputo se sont terminées dans la confusion : les unes après les autres, les délégations ont quitté le centre de conférence en catimini. Pour les médiateurs, officiellement, il n’y a pas d’échec, mais il n’y a pas d’accord non plus, on attend le retour à Madagascar.

Selon le chef de la médiation, l'ex-président mozambicain Joaquim Chissano, « c’est une mouvance qui va faire des consultations à Madagascar et qui va nous donner la réponse. Il s’agit de la mouvance Rajoelina. Cette réponse sera positive ou négative. Si elle est positive, on aura la possibilité de connaître le président, le vice-président et le Premier ministre.»

Il semble donc que les trois autres mouvances soient d’accord pour laisser à Andry Rajoelina la présidence de la transition, à la condition cependant qu’un Premier ministre de la mouvance Ratsiraka soit nommé. Mais dans la foulée, coup de théâtre : Marc Ravalomanana revient s’adresser à la presse : « Le problème pour nous, actuellement, c’est la tentation de légitimer l’auteur du coup d’Etat. La mouvance Marc Ravalomanana n’acceptera jamais de légitimer Andry Rajoelina comme  président de la transition, donc nous gardons cette déclaration ferme car nous ne voulons pas que Madagascar soit un mauvais exemple sur le continent africain. »

Les camps Rajoelina et Ravalomanana se montrent donc inflexibles. Les mouvances ont jusqu’au 4 septembre pour donner leur position finale, mais il est difficile d’imaginer aujourd’hui qu’un consensus puisse être trouvé.

Le médiateur des Nations Unies, Tiébilé Dramé, invite les leaders malgaches à prendre les décisions qui s'imposent de sorte que Madagascar sorte de la crise politique et de son isolement.

Tiébilé Dramé, médiateur des Nations Unies

« Si la Communauté de développement de l'Afrique australe n'est pas satisfaite des progrès accomplis, cela veut dire que l'Union africaine ne le sera pas, et les Nations unies suivront. Parce que les Nations unies restent derrière les organisations régionales... Nous avons invité les leaders malgaches à réaliser que leur pays se trouve à une phase décisive de leur histoire... Madagascar ne peut se permettre le luxe... de se couper de la communauté internationale »

29/08/2009 par Sonia Rolley