par RFI
Article publié le 03/09/2009 Dernière mise à jour le 03/09/2009 à 17:08 TU
La pluie ne cesse de tomber au Burkina Faso depuis quelques jours. Mercredi, des pluies diluviennes se sont abattues sur Ouagadougou, la capitale, provoquant de terribles inondations, du jamais vu dans le pays. Selon les derniers bilans partiels établis par le gouvernement, il y a au moins 5 morts, 150 000 sans-abri et plusieurs disparus. Au Niger, les eaux de la vallée de Telwa ont inondé Agadez. La digue qui protège la ville a été détruite. Au Sénégal, les pluies continuent d'inonder la banlieue de Dakar. Des pluies, mais aussi des orages. Onze personnes sont mortes foudroyées chez elles par manque de paratonnerres. Les pompiers estiment que plus de 60% de la population a les pieds dans l’eau.
Les rues de Ouagadougou inondées par les pluies diluviennes, le 1er septembre.
(Photo : Ahmed Ouoba / AFP)
Comme si toute la ville déménageait, les sinistrés, baluchon sur la tête, en taxi ou sur des charrettes, cherchent des lieux de refuge. Ils sont accueillis dans des écoles primaires transformées en site d’hébergement.
Le gouvernement dit avoir pris les mesures pour s’occuper des sinistrés. Hier, vingt-cinq tonnes de riz ont été servies pour le seul repas de la mi-journée. Et pourtant, des sinistrés se plaignent de n’avoir rien reçu.
« Nous sommes à 93 sites. Vous comprendrez bien toute la difficulté à gérer tous ces sites. C’est peut-être pour cela que certains pensent qu’ils sont laissés à eux-mêmes. Mais nous prenons toutes les dispositions pour que l’ensemble des 93 sites soient convenablement pris en charge », a assuré la ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Pascaline Tamini.
Le Premier ministre, Tertius Zongo, a lancé pour sa part un appel aux bonnes volontés. Il évoque les mesures prises ou à prendre pour faire face à la situation.
« Nous pensons qu’il y aura autour de 150 000 personnes à prendre en charge. Le conseil des ministres a donc évoqué les besoins humanitaires… comment on raccompagne ces personnes et vers où ».
Au Niger, les eaux de la vallée de Telwa ont inondé Agadez
Cette vallée traverse la ville à plusieurs endroits. Ce sont les pluies diluviennes tombées ces quatre derniers jours qui ont cassé la digue qui protège la ville. L’eau s’est déchaînée sur des quartiers entiers. Officiellement, on parle d’au moins 3 morts et de 7 000 ménages sinistrés.
« Ecoles, mosquée, gare routière : l’eau a tout inondé sur son passage. »
Au Sénégal, la banlieue de Dakar est, elle aussi, sous les eaux
Des milliers de personnes ont dû quitter leur domicile. Et il n'est pas facile pour elles de se reloger. Pour tenter de faire face à cette situation, le gouvernement a réactivé le plan Djaraï, imaginé en 2005. Un dispositif d'assistance qui doit permettre de reloger les familles les plus sinistrées dans des logements sociaux, construits dans un quartier non-inondable à une vingtaine kilomètres de Dakar. Quelque 1 700 familles sont d'ores et déjà relogées.
Si de nombreux habitants de la banlieue ont aussi pu être abrités par des parents ou des amis, ceux qui doivent se débrouiller seuls se plaignent du montant des loyers et des exigences des propriétaires. Le nombre des sinistrés a fait exploser la demande de logements, et ces propriétaires se retrouvent en position de force.
« Je suis là avec ma famille, mes enfants, mes deux femmes, mon frère.[…] Il fait très chaud, on n’a pas d’eau courante, il n’y a rien. »
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