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Afghanistan

Réactions au raid meurtrier de l'OTAN

Article publié le 04/09/2009 Dernière mise à jour le 04/09/2009 à 22:48 TU

Un bombardement de forces de l'OTAN a provoqué la mort de 90 personnes, dont de nombreux civils. Ce raid, ainsi que la mort d'un soldat français et d'un soldat polonais provoquent de vives réactions et replace l'Afghanistan au centre des discussions diplomatiques. Paris demande « toute la lumière » sur cet événement en faisant écho aux demandes d'enquête du secrétaire général de l'OTAN et la mission des Nations Unies en Afghanistan.

Avec notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet

Le caporal du 3e RiMa Johan Naguin, tué le 4 septembre 2009 en Afghanistan par l'explosion d'une bombe artisanale. (Photo: AFP)

Le caporal du 3e RiMa Johan Naguin, tué le 4 septembre 2009 en Afghanistan par l'explosion d'une bombe artisanale.
(Photo: AFP)

« Le peuple afghan doit savoir que l’OTAN est fermement engagée à le protéger et que l’Alliance atlantique va enquêter immédiatement et complètement ». Voilà en substance la première réaction d’Anders Fogh Rasmussen. Le secrétaire général de l’OTAN répond ainsi aux préoccupations exprimées par le Royaume-Uni et les Nations unies qui ont tous deux réclamé une telle enquête.

Le ministre britannique des Affaires étrangères a en effet estimé qu’une enquête urgente était nécessaire pour ne pas rendre plus difficile encore l’engagement des Afghans au côté des forces internationales.

Du côté militaire, c’est l’Allemagne qui assure pour l’OTAN  le commandement du secteur de Kunduz où la frappe a eu lieu. L’Etat-major certifie que les règles d’engagement ont été respectées qui interdisent à l’Alliance de lancer une frappe aérienne en cas de présence de civils.

Les nations participants à la FIAS (la Force internationale d’assistance et de sécurité en Afghanistan) affirment toutes que la guerre ne peut être gagnée qu’avec le soutien de la population.

Le nouveau commandant des forces américaines et alliées, le général Stanley McChrystal, vient justement de placer la protection des civils au premier rang de ses priorités.

Bernard Kouchner

Réaction après la mort d'un soldat français en Afghanistan

« C'est une guerre rude que nous n'avons pas souhaité, qui se passe loin de chez nous, mais qui exige que nous tenions le temps de passer la main aux Afghans ».

04/09/2009 par Quentin Dickinson

Le Premier ministre Gordon Brown défend la présence britannique en Afghanistan

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

 

Face au scepticisme ambiant, Gordon Brown a voulu convaincre que la stratégie britannique en Afghanistan était réaliste et nécessaire, martelant qu’un Afghanistan plus sûr garantissait un Royaume-Uni plus sûr. Néanmoins Gordon Brown a admis que l’été 2009 s’était avéré l’un des plus difficiles et a appelé de nouveau les autres pays de la coalition à assumer leur part de responsabilité dans le conflit. Enfin, il a promis d’accroître les ressources et équipements des soldats britanniques sur le terrain tout en annonçant l’accélération de la formation des troupes afghanes, un mouvement qui pourrait permettre une réduction à plus courte échéance du rôle de l’armée britannique. Le discours passionné de Gordon Brown, prévu depuis un certain temps, s’est d’ailleurs mué en réponse directe au principal conseiller du ministre de la Défense, qui a démissionné jeudi en dénonçant la manière incertaine dont le gouvernement gèrait la guerre. Des propos sévères à l’égard de Londres mais aussi des autres pays de l'Otan « Le Royaume-Uni se bat, l'Allemagne paye, la France calcule, l'Italie évite », a déploré ce conseiller qui a rappelé le lourd tribut payé par l’armée au moment même où les corps de deux militaires étaient rapatriés en Grande Bretagne.