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Gabon

L'opposition demande le recomptage des voix

par  RFI

Article publié le 08/09/2009 Dernière mise à jour le 08/09/2009 à 10:58 TU

L'opposition gabonaise s'est réunie lundi 7 septembre dans l'après-midi à Libreville et a lu une déclaration commune rassemblant 16 des anciens candidats. Les opposants ont rejeté les résultats des élections et demandent un recomptage des voix. Cette réunion a été également l'occasion de revoir le chef de l'UPG, Pierre Mamboundou, qui n'était pas apparu en public depuis le 3 septembre.

Pierre Mamboundou, leader de l'Union du peuple gabonais.(Photo: DR)

Pierre Mamboundou, leader de l'Union du peuple gabonais.
(Photo: DR)

La position des perdants de l’élection n’a pas bougé d’un iota. Dans leur déclaration publiée au terme d’un long huis-clos, ils ont répété que « les résultats proclamés par la Cour constitutionnelle sont faux. »

Le dépouillement des procès verbaux aurait été interrompu par le président de la Commission électorale nationale. Celui-ci aurait transmis de faux résultats au ministère de l’Intérieur.

Pour sortir de l’impasse, les opposants ont exigé le recomptage des voix sur la base des procès-verbaux établis dans les bureaux de vote. « L’annonce de la victoire d’Ali Bongo est un coup d’Etat électoral » ont-ils dénoncé.

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Toujours selon les opposants, la déception de la population serait à l’origine des émeutes enregistrées notamment à Port-Gentil, la capitale économique. Tout en déplorant les décès et les nombreux dégâts matériels enregistrés, les ex-candidats ont exigé une enquête internationale pour faire la lumière sur ces événements et déterminer les responsabilités.

Bilan controversé

A l’hôpital général de Port-Gentil, on confirme le bilan officiel : trois victimes tuées par balles ; un jeune de seize ans, un autre de dix-huit et le dernier de vingt-six ans. Mais les médecins refusent d’en parler aux journalistes par peur des conséquences. « On est dans un climat assez tendu, surtout sur le plan politique. On est quasiment les seuls à avoir travaillé pendant cette période, donc toute information sortant d’ici peut nous être préjudiciable ». Pourtant dans le corps médical et sous le sceau de l’anonymat, une femme accepte d’en dire un peu plus. « Oh, il y en a plus. De ce que je sais, il y a eu au moins neuf morts ».

Et de source médicale, « il y a eu au moins neuf morts. Mais ils ne veulent pas le dire ». Mais là encore, personne n’est pas en mesure de fournir de preuves, au-delà des témoignages propres. Dans les morgues, où certains corps auraient pu être transportés, quelques journalistes sont reçus, mais après l’appel téléphonique d’un responsable, plus personne ne dit le moindre mot. Pourtant, quand on évoque ce chiffre de trois morts, l’un des employés lève les bras au ciel et s’exclame : « Mais c’est beaucoup plus, on en a vu plus ». Puis, il se reprend et nous demande de partir, car il ne veut pas avoir d’ennuis. Des gens sont donc bien morts ici, mais on ne connaîtra très certainement jamais, le nombre exact des victimes.

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