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RD Congo

Crimes contre l'humanité au Nord-Kivu

par  RFI

Article publié le 10/09/2009 Dernière mise à jour le 10/09/2009 à 10:09 TU

Le bureau du Haut commissaire des Nations unies sur les droits de l'homme a publié, hier à Genève, deux rapports d'enquête de la MONUC sur des crimes commis au Nord-Kivu entre la fin octobre et décembre 2008. Le premier rapport se penche sur le massacre commis par le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) de Laurent Nkunda dans la localité de Kiwanja. Le second détaille les exactions commises par les forces gouvernementales dans les environs de Goma et de Kanyabayonga. Ces faits, selon les Nations unies, pourraient être qualifiés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Les femmes et les enfants sont les premières victimes du conflit au Kivu. Ici, des personnes ont trouvé refuge dans une école abandonnée de Kiwanja.(Photo : Walter Astrada/AFP)

Les femmes et les enfants sont les premières victimes du conflit au Kivu. Ici, des personnes ont trouvé refuge dans une école abandonnée de Kiwanja.
(Photo : Walter Astrada/AFP)

Dix mois après les faits, les Nations unies n'hésitent plus à parler de massacre commis à Kiwanja. Selon les enquêteurs de la MONUC, aux moins 67 personnes ont été exécutées sommairement le 5 novembre dernier par le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) alors dirigé par Laurent Nkunda.

Les victimes, assassinées alors que les combats contre les Maï-Maï étaient terminés, sont principalement des jeunes hommes soupçonnés d'appartenir ou de collaborer avec les milices villageoises. Selon l'ONU, le premier responsable de ce massacre est le Général Bosco Ntaganda qui commandait alors les opérations du CNDP dans la zone. Malgré le mandat d'arrêt de la CPI (Cour pénale internationale) qui pèse sur lui, le chef rebelle a depuis rejoint le giron de l'armée régulière.

Le rapport se penche également sur la passivité des 120 casques bleus présents sur place au moment des faits. Selon les enquêteurs, les soldats de l'ONU n'ont pas rempli leur mission de protection des civils notamment parce qu'ils n'avaient pas conscience de la nature ou de l'étendue de la situation.

Dans son second rapport, la MONUC recense au moins 12 cas d'exécutions arbitraires et environ 70 viols commis par les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) à Goma et dans le territoire de Lubero.

A cette période, les forces congolaises en débandade face aux éléments du CNDP se sont également livrées à des pillages à grande échelle. Selon les auteurs du rapport, pour changer ces comportements il faut une refonte en profondeur de l'armée et mettre un terme à l'impunité.