La visite de Blaise Compaoré en Côte d'Ivoire a scellé la réconciliation avec Laurent Gbagbo. Les ennemis d'hier ont multiplié les gestes marquant la dissipation définitive des nuages qui avaient lourdement assombri les relations entre les deux capitales. Rien n'est moins sûr, en revanche, pour ce qui est du respect du calendrier électoral.

Le président ivoirien, Laurent Gbagbo (g) et le président burkinabé, Blaise Compaoré (d), à l'aéroport de Yamoussoukro, le 15 septembre 2009.
(Photo : AFP)
La détente entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso avait déjà débuté depuis les accords de Ouagadougou, il y a deux ans, et le passage de Blaise Compaoré du rôle de parrain présumé des ex-rebelles ivoiriens à celui de médiateur. Mais cette visite officielle en Côte d'Ivoire de Blaise Compaoré - sa première depuis l'élection dans ce pays du président Laurent Gbagbo en 2000 - a incontestablement scellé la réconciliation entre les deux voisins.
Il y a les symboles forts : la visite du président burkinabé dans le village natal de Laurent Gbagbo, mercredi, puis le discours de Blaise Compaoré devant le Parlement ivoirien, événements, il n’y a pas si longtemps, inimaginables. Il y a aussi les actes posés par les deux chefs d’Etats pour cimenter cette nouvelle relation, comme le lancement d’un projet d’autoroute entre Yamoussoukro et Ouagadougou.
Jeudi soir, à l’occasion d’une soirée de gala au palais présidentiel, Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo ont également fait assaut d’amabilités. « Il s’agit de retrouvailles entre amis et frères, a lancé le président ivoirien. On s’est engueulés. (…) On est allé jusqu’au bout et aujourd’hui, on va jusqu’au bout de l’intégration. »
Le président ivoirien, Laurent Gbagbo
Même ton pour le président burkinabé :
« Des années 1980, jusqu’à nos jours, même au plus fort de la crise, nous nous sommes toujours parlés, parce qu’on savait que cette crise allait être passagère et parce que nous savions que ce n’était qu’une étape dans la construction de notre destin commun », a déclaré Blaise Compaoré.
Le président burkinabé, Blaise Compaoré
La hache de guerre semble donc définitivement enterrée. Et passé ces gestes de réconciliation, le chef de l'Etat burkinabé a, dès ce vendredi, repris sa casquette de facilitateur en rencontrant le Premier ministre Guillaume Soro, issu des ex-Forces nouvelles, et les autres acteurs de la scène politique ivoirienne.