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Affaire Clearstream

Deuxième journée du procès : audition des «seconds rôles»

Article publié le 22/09/2009 Dernière mise à jour le 22/09/2009 à 20:46 TU

Au deuxième jour du procès qui oppose deux rivaux politiques, le président de la République, Nicolas Sarkozy, et l’ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, le journaliste Denis Robert et l’ancien auditeur Florian Bourges ont tenté de convaincre le tribunal correctionnel de Paris que, dans cette affaire de manipulation, ils n’étaient des que des victimes collatérales. Parallèlement au procès, les explications par petites phrases allaient bon train sur les marches du palais de justice. 

Vue générale du tribunal de Paris.(Photo : Philippe Wojazer / Reuters)

Vue générale du tribunal de Paris.
(Photo : Philippe Wojazer / Reuters)

Avec Franck Alexandre, au Palais de Justice de Paris

Visiblement, l’allocution très médiatisée de Dominique de Villepin hier à l’ouverture du procès a marqué les esprits et fortement déplu du côté de l’Elysée. « Je suis ici par la volonté et l’acharnement d’un seul homme, Nicolas Sarkozy », a ainsi clamé l’ancien Premier ministre.

La réponse de l’Elysée n’a pas tardé. Ce matin, mardi, Pierre Charon, le conseiller en communication du président Sarkozy, a violemment attaqué Dominique de Villepin sur une antenne de radio périphérique, le comparant à un « Chippendale se croyant à la plage ».

L’avocat de Dominique de Villepin, Maître Olivier Metzner, a répondu cet après-midi sur les marches du palais. Il s’est dit « offusqué » de ces propos qui à ses yeux ne servent qu’à polluer le procès.

Indéniablement, nous assistons à deux procès Clearstream. D’un côté le combat judiciaire et, de l’autre, le duel médiatique.

Florian Bourges et Denis Robert protestent de leur innocence

Denis Robert et Florian Bourges, au palais de justice de Paris, le 21 septembre 2009.(Photo : Reuters)

Denis Robert et Florian Bourges, au palais de justice de Paris, le 21 septembre 2009.
(Photo : Reuters)

Pour en revenir au vrai procès de la journée, la Cour s’est penchée sur la question des faux fichiers de Clearstream, cette institution financière luxembourgeoise au cœur de l’affaire. Les magistrats ont entendu  Florian Bourges, le petit poisson de l’affaire Clearstream. Cependant, sans lui, il n’y aurait pas eu d’affaire.

Florian Bourges est recruté en 2000 par le cabinet Arthur Andersen comme stagiaire pour devenir auditeur comptable. Pour sa première mission, on l’envoie chez Clearstream au Luxembourg. La mission est simple : il doit extraire de la base de données des fichiers bancaires.

A cette époque, il dévore le livre d’enquêtes de Denis Robert, Révélations, dans lequel le journaliste français accuse Clearstream de blanchir de l’argent sale. Denis Robert est un peu le héros de Florian Bourges.

Alors ce dernier lui fait parvenir les fichiers qu’il a copiés chez Clearstream. « Mais il n’y a rien de confidentiel, pas de comptes secrets », précise-t-il à la barre.

Face au tribunal, Denis Robert prend le relais : « Ces documents, ce n’était pas n’importe quoi ! Trente-trois mille références bancaires, la trace de six mille comptes de multinationales ouverts dans des paradis fiscaux ». Du pain bénit pour ses enquêtes.

Ces documents précieux vont attirer le sulfureux Imad Lahoud. Robert, puis Bourges, lui en feront des copies. Désormais, l’usage politique de ces fichiers n’est plus qu’une question de temps. Le tribunal entendra demain mercredi le mathématicien, Imad Lahoud, qui s’est fait passer pour un agent de la DGSE, arguant  alors du fait qu’il faisait « une recherche sur le financement d’al-Qaïda dont les fonds étaient censés passer par Clearstream ».

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(Photo : AFP)