par RFI
Article publié le 25/09/2009 Dernière mise à jour le 25/09/2009 à 17:58 TU
Barack Obama, Nicolas Sarkozy et Gordon Brown, à la tribune du G20 de Pittsburgh, le 25 septembre.
(Photo : Eric Feferberg / AFP)
Dans une déclaration commune, le président américain, Barack Obama, son homologue français, Nicolas Sarkozy, et le Premier ministre britannique, Gordon Brown, ont dénoncé la construction d'une usine secrète, sous une montagne, près de la ville iranienne de Qom et exigé de la République islamique qu'elle se conforme aux règles internationales, sous peine de nouvelles sanctions.
« L'Iran a droit au nucléaire civil, mais la taille et la configuration de ces installations ne correspondent pas à un programme pacifique. »
Un responsable iranien aux Nations unies a démenti le caractère secret de cette usine. «S'il s'agissait d'un site secret, nous n'aurions pas informé l'AIEA, le 21 septembre dernier»... ce qui est rigoureusement exact, mais c'est trop court comme argument, estiment Washington, Londres et Paris.
L'installation a été construite à partir de 2005, l'Iran aurait donc dû en informer l'AIEA bien avant, cela prouve simplement que pendant plus de 4 ans, l'Iran a menti. «Ne laissons pas les dirigeants iraniens gagner du temps pendant que les centrifugeuses tournent», a déclaré pour sa part Nicolas Sarkozy.
«Si d’ici au mois de décembre, il n’y a pas un changement profond des politiques de la part des dirigeants iraniens, des sanctions devront être prises, il en va de la paix et de la stabilité ! »
L'Allemagne et l'Italie ont apporté leur soutien aux trois pays, la chancelière Angela Merkel faisant part de «l'inquiétude» de Berlin face à ce nouveau développement. La Chine a demandé à l'Iran de coopérer à toute enquête de l'Agence internationale à l'énergie atomique (AIEA) sur son deuxième site nucléaire, a déclaré le porte-parole du gouvernement chinois, Ma Zhao Xu.
Le site en question serait conçu pour abriter 3 000 centrifugeuses, trop peu pour faire du nucléaire civil, en revanche assez pour faire de l'uranium enrichi destiné à une bombe. L'Iran doit donc dissiper des soupçons supplémentaires, notamment en laissant des inspecteurs de l'AIEA examiner le site en question. Mais surtout en acceptant de négocier sérieusement le dossier nucléaire, le 1er octobre prochain à Genève, avec le groupe des "5+1" réunissant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne. Faute de quoi Téhéran s'exposerait à des sanctions supplémentaires.
« La décision d’Obama de rendre publique cette information est politique : les américains détenaient ces informations depuis avant l’année 2007. »
Téhéran rejette les accusations des Occidentaux |
Avec notre correspondant à Téhéran, Saviosh Ghazi
Les responsables iraniens ont totalement rejeté les accusations des pays occidentaux. « La nouvelle installation d'enrichissement n'est pas secrète. C'est pourquoi nous avons informé l'AIEA de son existense » a déclaré Ali Akbar Salehi, le chef de l'OIEA, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique.
Le président Mahmoud Ahmadinejad qui se trouve toujours à New York a de son côté affirmé que « les activités nucléaires de l'Iran n'étaient pas secrètes et que Téhéran travaillait dans le cadre de l'AIEA ».
Selon Téhéran, les engagements de l'Iran auprès de l'AIEA, l'oblige à annoncer l'existence d'un nouveau site nucléaire, seulement 180 jours avant l'introduction de matériel radioactif. Ali Akbar Salehi a clairement signifié que la construction de « cette nouvelle usine soulignait la détermination de l'Iran à continuer à tout prix son programme nucléaire. Ce nouveau cycle garantit la poursuite de nos activités nucléaires » a-t-il déclaré.
Est-ce-que cette nouvelle annonce va encore détériorer les relations entre l'Iran et les pays occidentaux qui accusent Téhéran de chercher à fabriquer l'arme atomique. Les pays occidentaux ont menacé l'Iran de nouvelles sanctions sévères mais Téhéran a rejeté ces menaces. |
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