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Affaire Clearstream

Villepin nie toute machination contre Nicolas Sarkozy

Article publié le 30/09/2009 Dernière mise à jour le 30/09/2009 à 19:14 TU

Dominique de Villepin a été auditionné mercredi par le tribunal correctionnel de Paris. L’ex-chef du gouvernement est l’un des prévenus du procès Clearstream, cette affaire de manipulations et de faux listings visant à discréditer des personnalités politiques dont l’actuel président Nicolas Sarkozy. Avant de s’exprimer devant les magistrats, Dominique de Villepin s’est une nouvelle fois adressé à la presse sur les marches du palais de justice. Il s’est dit « heureux de pouvoir apporter sa contribution à l’émergence de la vérité », niant toute manipulation politique.

Dominique de Villepin (g) s'adresse à la presse à sa sortie de la salle d'audience, le 30 septembre 2009.(Photo : Gonzalo Fuentes / Reuters)

Dominique de Villepin (g) s'adresse à la presse à sa sortie de la salle d'audience, le 30 septembre 2009.
(Photo : Gonzalo Fuentes / Reuters)

Avec Franck Alexandre, en direct du palais de justice de Paris

Droit dans ses bottes, Dominique de Villepin, au moment d’entrer dans le prétoire, promet d’apporter la vérité mais ce soir on peut douter qu’il y soit parvenu.

La ligne de défense de l’ex-Premier ministre est radicale. Il nie tout en bloc « Je n’ai rien fait ». Au sujet de la fameuse réunion du 9 janvier 2004, où, selon l’instruction, la manipulation a pris corps, Dominique de Villepin affirme : « Non, je n’ai pas eu les listings entre les mains. Il a été évoqué une affaire de corruption internationale, c’était mon devoir de ministre des Affaires étrangères d’ordonner des vérifications ».

Au sujet des comptes de Nicolas Sarkozy, Villepin dément, très ferme : « Son nom n’a été évoqué qu’en sa qualité de ministre de l’Intérieur. On se demandait s’il fallait l’informer et on a décidé que ce n’était pas opportun ». Y avait-il des instructions du président de la République ? « Toujours non, seulement des exigences générales du président sur la moralisation de la vie économique ».

Les failles apparaissent lorsque Dominique de Villepin est confronté à Jean-Louis Gergorin. « Je maintiens, affirme l’industriel, le nom de Sarkozy a bien été évoqué. Oui, en avril 2004, Villepin m’a bien demandé de balancer l’affaire à un juge ». Et Gergorin évoque les nombreuses rencontres secrètes avec Dominique de Villepin au ministère de l’Intérieur, où il est nommé le 31 mars 2004. Sur son banc, Dominique de Villepin ne cache pas son agacement.

Dix jours de procès et peu d’éléments nouveaux

À la barre, Dominique de Villepin vient de comparer cette affaire à un « bâton merdeux ». C’est une très belle image. Il y a d’un côté les témoignages de Lahoud et Gergorin qui ont beaucoup varié et dont on peut parfois douter. Et de l’autre, la morgue d’un ex-Premier ministre. Peut-être faudra-t-il attendre lundi et l’audition du général Rondot, l’homme qui a noté toute l’affaire sur des carnets, pour y voir plus clair.

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(Photo : AFP)