par RFI
Article publié le 03/10/2009 Dernière mise à jour le 03/10/2009 à 04:50 TU
Le président ivoirien Laurent Gbagbo (2e droite) a assisté à l'inhumation du général Robert Gueï à Kabacouma, le 2 septembre.
(Photo : Sia Kambou/AFP)
Le président Gbagbo accompagné du Premier ministre Guillaume Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), et de membres du gouvernement, dont le ministre des Transports, Albert Mabri Toikeusse, leader du parti fondé par le général Gueï l'Union pour la démocratie et la paix en Côte d'Ivoire (UDPCI) ont tous rendu un dernier hommage au général assassiné en 2002. « Je suis convaincu, M. le président, que l'Etat de Côte d'Ivoire mettra tout en œuvre pour faire connaître la vérité sur la mort du président Robert Gueï », a déclaré Albert Mabri Toikeusse, lors de la cérémonie.
Le cercueil du général Gueï, recouvert du drapeau national, a été rendu à sa famille, après les honneurs militaires. Lors de sa tournée dans la région en juin dernier, le chef de l’Etat s’était rendu dans le petit village de son prédécesseur, pour réconforter la famille, sécher ses larmes et lui promettre de venir assister aux funérailles. Dont acte.
Conservée à la morgue d’Abidjan depuis 2002, la dépouille mortelle du général a été acheminée jeudi par vol spécial à Man, où un hommage lui a été rendu, avant un tour d’honneur à Biankouma suivi d’une veillée à Kabacouma, village haut perché de feu Robert Gueï.
Une messe de requiem a été dite vendredi en mi-journée, avant l’inhumation dans un mausolée tout neuf, érigé en remplacement du tombeau qui s’était défait avec le temps, après avoir attendu, en vain, depuis tant d’années, les cendres de l’illustre fils de la Région des 18 montagnes.
Journée de recueillement donc à Kabacouma, où l’heure n’était pas aux ressentiments d’une famille qui porte un deuil de sept ans en mémoire d’un fils, d’un père ou d’un grand-père, assassiné par des mains, à ce jour inconnues.
Robert Gueï : « Le Père Noël en treillis » |
Parce qu'à la faveur d'une mutinerie militaire il avait pris le pouvoir un 24 décembre 1999, à Abidjan, les Ivoiriens avaient surnommé Robert Guëi « le Père Noël en treillis ».
A l’époque, le général se montre plein de bonnes intentions. Pour instaurer la bonne gouvernance dans un pays miné par des affaires de corruption et pour établir la démocratie par une élection présidentielle libre à laquelle il ne participera pas. « Je suis venu balayer la maison », déclare alors Robert Gueï. A la tête d'une junte militaire présentée comme vertueuse, le général bénéficie d'abord d'un véritable état de grâce en Côte d'Ivoire. Mais cela ne dure que quelques mois. Le temps de troquer l'uniforme contre un costume civil et l'homme renonce à sa parole pour se porter candidat. Durant l'année 2000, Robert Gueï s'emploiera activement à éliminer les candidats gênants à la présidentielle. Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié, ne laissant en face de lui que Laurent Gbagbo. Au terme du scrutin d'octobre 2000, Gueï s'autoproclame vainqueur. En quelques heures, il est balayé par un Gbagbo qu'il surnommera « le boulanger ». « Il m'a roulé dans la farine », dira Gueï. Robert Gueï et sa femme Rose ont été assassinés le 19 septembre 2002 pendant l'offensive rebelle du nord. On ne sait pas qui l'a tué, ni pourquoi. |
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