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France / Immigration

Les critiques se multiplient contre les «charters de la honte»

par  RFI

Article publié le 21/10/2009 Dernière mise à jour le 22/10/2009 à 16:58 TU

Le retour forcé de trois Afghans en situation irrégulière ce mercredi, exacerbe d’autant plus les sensibilités en France qu’il intervient après le très médiatique démantèlement de la « jungle », le principal campement de migrants illégaux – essentiellement afghans – sur le littoral français, à Calais, le 22 septembre dernier. À gauche, mais aussi dans les rangs de la majorité, les protestations ont été immédiates.

L'expulsion des clandestins afghans a provoqué un vif émoi dans la population française.(Photo : AFP/Anne-Christine Poujolat)

L'expulsion des clandestins afghans a provoqué un vif émoi dans la population française.
(Photo : AFP/Anne-Christine Poujolat)

Les opposants s’insurgent contre la décision du ministre de l’Immigration, Eric Besson, d’avoir, par cette opération symbolique, voulu marquer la volonté du gouvernement de camper sur une ligne de fermeté en matière d'immigration,

Pierre Henry, président de France Terre d'asile dénonce la « brutalité » et le « cynisme » des autorités et fustige « l’atteinte au symbole d’une France qui se présente comme la patrie des droits de l’homme », ajoutant que par ces expulsions, « le symbole donné est celui de la France qui renonce à ses propres valeurs ». Il appelle à « amplifier la mobilisation pour empêcher de nouveaux vols ».

« Dans la gueule du loup »

La première secrétaire du Parti socialiste a dénoncé « des charters de la honte », jugeant « incompréhensible » la décision du gouvernement. Martine Aubry a rappelé que « nous sommes actuellement en Afghanistan pour lutter contre les talibans » et que Paris renvoyait des migrants afghans « dans la gueule du loup ».

Le NPA (Nouveau parti anticapitaliste) d’Olivier Besancenot dénonce tout autant le retour forcé d’immigrés illégaux afghans vers Kaboul, jugeant que le gouvernement faisait preuve de « beaucoup de mauvaise foi et de cynisme pour oser prétendre que les expulsés auront leur sécurité garantie ».

Aurélie Filippetti, députée PS de Moselle

21/10/2009 par Véronique Rigolet

A l'instar de la député socialiste Aurélie Filipetti c'est toute l'opposition qui crie son indignation face à ces reconduites forcées vers l'Afghanistan en guerre. Scandalisés également les Verts et les communistes qui dénoncent « la réhabilitation de la peine de mort ».

Dans la majorité, le malaise est également palpable. La députée UMP, Françoise Hostalier parle de « retours criminels » et le député villepiniste François Goulard parle quant à lui d'une « véritable erreur ».

François Goulard, député UMP du Morbihan

21/10/2009 par Véronique Rigolet

 
A ses côtés, le député Jérôme Chartier est tout aussi catégorique, mais pour défendre le ministre Besson, à l'instar d'une majorité de députés UMP. M. Chartier juge que la vie de ces réfugiés expulsés n'est pas véritablement mise en danger, et qu'il n'est pas question que l'on revienne sur les reconduites forcées, même dans les pays en guerre, corroborant les propos du ministre de l’Immigration, selon lequel « le seul fait que le pays d’origine soit en guerre ne vaut titre de séjour dans aucun des grands pays développés ».


Jérôme Chartier, député UMP du Val d’Oise

21/10/2009 par Véronique Rigolet

A Kaboul, un porte-parole du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés a rappelé que consigne avait été donnée aux pays européens « de prendre en compte la protection et les besoins humanitaires » de chaque migrant avant de l’expulser vers son pays en guerre. 

Le gouvernement français annonce déjà d'autres vols à venir.