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France / Affaire Clearstream

Dernier jour du procès

Article publié le 23/10/2009 Dernière mise à jour le 23/10/2009 à 21:30 TU

Au terme d'un mois d'audiences, le tribunal de Paris a fixé ce vendredi au 28 janvier prochain la date de son jugement dans le procès Clearstream, affaire de dénonciation calomnieuse devenue duel judiciaire entre l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin et le président Nicolas Sarkozy.

Avec notre envoyé spécial au Palais de justice , Franck Alexandre

Jean-Louis Gergorin (g) et son avocat à leur arrivée au Palais de Justice de Paris le 23 octobre 2009.(Photo : Reuters/Gonzalo Fuentes)

Jean-Louis Gergorin (g) et son avocat à leur arrivée au Palais de Justice de Paris le 23 octobre 2009.
(Photo : Reuters/Gonzalo Fuentes)

Cinq semaines d’audiences, quarante deux tonnes de procédures à éplucher, des heures de plaidoiries et au final, il n’est pas sûr que la vérité ait été approchée. Le procès Clearstream, c’est le bal des menteurs.

L’accusation retient que Imad Lahoud, l’informaticien falsificateur, et Jean-Louis Gergorin, le corbeau, ont tous deux ourdi la manipulation Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin, à longueur d’audience, n’ont cessé de se renvoyer la balle, Gergorin expliquant qu’il s’est fait escroquer par Lahoud et Lahoud affirmant qu’il était sous l’emprise de Gergorin.

Reste Dominique de Villepin. Faute de preuves, le procureur, contrairement à la position des juges d’instruction, n’a pu retenir à son encontre qu’une complicité par abstention. Juridiquement c’est un peu léger. Mais il y a la peine requise : 18 mois de prison avec sursis et tout le monde sait que cela signifie une mort politique.

La politique, il en a été question tout au long de ce procès avec d’un côté, une partie civile nommée Nicolas Sarkozy et persuadée que Dominique de Villepin a été le chef d’orchestre de ce complot et de l’autre, un prévenu ancien Premier ministre affirmant qu’il est victime d’un acharnement judiciaire. Alors, indéniablement dans ce contexte tendu, il ne sera pas évident pour les magistrats de juger l’affaire en toute sérénité.

La main tendue de Dominique de Villepin

Avec notre envoyé spécial au Palais de justice, Franck Alexandre

Dominique de Villepin s'adresse à la presse le dernier jour du procès Clearstream, le 23 octobre 2009.(Photo : Reuters/Gonzalo Fuentes)

Après cinq semaines d'audience, le procès Clearstream se termine ce vendredi à 19 heures. Et comme c'est l'usage, le président Pauthe offre une dernière fois la parole au prévenu. Dominique de Villepin est l'un des rares à s'exprimer:


« Certains ont pu penser qu'être ici était infamant. Mais je n'ai pas le sentiment d'être humilié en étant devant vous».

A la sortie du tribunal, Villepin reprend la parole pour dire qu'il a été accusé à tort. Mais l'ex-Premier ministre tend la main à Nicolas Sarkozy : « Je n'ai pas de rancoeur explique-il et je veux servir les Français à la place qui est la mienne ».

Auparavant dans l'après-midi, l'avocat Paul-Albert Iweins a défendu Jean-Louis Gergorin, l'industriel que l'accusation présenté comme étant l'auteur de la manipulation. « Mais c'est Lahoud, l'escroc d'élite pour une clientèle d'élite qui l'a trompé, martèle l'avocat. Lahoud qui a déjà bluffé les services de renseignement ».

Maître Iweins laisse entendre que dans cette affaire rocambolesque, il y a eu des instructions présidentielles et tout ce beau monde s'est retrouvé empêtré dans cette escroquerie. Et l'avocat conclut par une citation du cardinal de Retz : « Les gens les plus défiants sont souvent les plus dupes ».

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