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Clearstream

Un procès hors norme

Article publié le 22/10/2009 Dernière mise à jour le 22/10/2009 à 18:17 TU

L'avocat du Franco-Libanais, Imad Lahoud, auteur présumé des faux listings de l'affaire politico-financière Clearstream a chargé jeudi au procès les autres accusés, dont Dominique de Villepin, qui l'auraient selon Me Olivier Pardo contraint à prononcer des « torrents de mensonges ». Le parquet a requis mardi deux ans de prison dont dix-huit mois ferme et 45 000 euros d'amende à l'encontre d'Imad Lahoud, un agrégé de mathématiques franco-libanais.

 Imad Lahoud au palais de justice, le 22 octobre 2009.(Photo: AFP)

Imad Lahoud au palais de justice, le 22 octobre 2009.
(Photo: AFP)

Avec notre envoyé spécial au palais de justice, Frank Alexandre

Cette plaidoirie était un Everest, une montagne infranchissable, tant Imad Lahoud, véritable Pinocchio de l’audience, a dit tout et le contraire de tout. Difficile de le défendre. Alors, lorsque son avocat, Olivier Pardo, prend la parole, il commence par demander « pardon, pardon, pour ces torrents de mensonges ».

Mais l’avocat ne demande pas pardon pour la falsification des listings Clearstream, ni pour la dénonciation calomnieuse, car il estime que rien dans le dossier ne prouve qu’il a été le faussaire. De même qu’il faut mettre la parole de Lahoud en doute, lorsqu’il a avoué au tribunal avoir introduit le nom de Sarkozy dans les fichiers.

« Un cave »

Mais alors pourquoi cet homme a-t-il tant menti ? Olivier Pardo bâtit une théorie, d’après laquelle Lahoud était tenu par des parrains de haut vol. L’industriel, Jean-Louis Gergorin, qui lui offre une confortable situation. Le général Rondot qui le fait rentrer dans le monde du renseignement. Et ces deux protecteurs puissants le tenaient en lui disant, pendant les faits et pendant l’instruction : désormais tu fais ce qu’on te dit ou on te lâche.

C’est pour cela, martèle l’avocat, que Lahoud va mentir et encore mentir. Dans la littérature des années 50, conclut l’avocat, on appelle ça un « cave ». Ses mensonges sont bien petits comparés à ceux des puissants qui l’entourent.