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Affaire Clearstream

18 mois de prison avec sursis requis contre Villepin

par  RFI

Article publié le 21/10/2009 Dernière mise à jour le 21/10/2009 à 12:49 TU

Le procureur de Paris a requis mardi une peine de 18 mois de prison avec sursis et une amende de 45 000 euros contre l'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin dans le procès Clearstream, une machination visant notamment à déstabiliser Nicolas Sarkozy. Les avocats de l'ancien diplomate plaident ce mercredi.

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin.(Photo : AFP)

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin.
(Photo : AFP)

Fin du réquisitoire. Jean Claude Marin, le procureur de Paris, regarde d'un air sévère Dominique de Villepin : «Vous aviez le devoir d'empêcher cette calomnie», lui dit-il, puis utilisant la formule latine, il lance: « L'erreur est humaine, mais persévérer est diabolique ! ». Car pour l'accusation, s'il n'existe pas d’éléments suffisamment probants pour dire que Villepin est l'instigateur de la manipulation, l’ex-Premier ministre a bien, par son silence, laissé le complot prospérer durant l'été 2004, et a permis ainsi au « corbeau » envoyer ses lettres de dénonciations, alors qu'il savait que les listings étaient faux. « Tout ça par opportunisme politique », précise le procureur, « c'est l'effet d'aubaine pour nuire à Nicolas Sarkozy ».

La réaction de Dominique de Villepin à la sortie du Tribunal a été vive :

Dominique de Villepin

Ancien Premier ministre français

« Nicolas Sarkozy avait promis de me pendre à un croc de boucher. Je vois que la promesse a été tenue. »

21/10/2009 par Eric Chaurin

L’ancien Premier ministre trouve que la menace du président Nicolas Sarkozy de l’attacher à un croc de boucher s’est réalisée. Il faut cependant rappeler que les juges d'instruction avaient eu la main plus lourde. A leurs yeux, Dominique de Villepin a bien été le chef d'orchestre de cette manifestation et ils l'ont renvoyé devant ce tribunal pour complicité de dénonciation calomnieuse. Mais faute de preuves, le procureur Marin, ne retient que la qualification de complicité par abstention volontaire. Voilà de l'acrobatie judiciaire, rétorque Olivier Metzner, avocat de la défense.

Me Olivier Metzner

Avocat de Dominique de Villepin

« Nous assistons à une acrobatie judiciaire. (...) Il y a une contradiction flagrante dans les réquisitions du parquet. »

21/10/2009 par Eric Chaurin

Nous savons donc ce que vont plaider les avocats de Dominique de Villepin, ce mercredi après-midi. En revanche le tâche sera plus ardue pour les avocats de Jean Louis Gergorin et d'Imad Lahoud, avec qui le parquet a été encore plus sévère.

Pour chacun d'eux, le procureur demande une peine de 18 mois de prison ferme. L'artisan de la manipulation, c'est Gergorin. La dénonciation calomnieuse, les lettres anonymes, c'est encore lui et l'accusation n'hésite pas à qualifier l'industriel de paranoïaque et de stratège du complot. Et de conclure: dans son sillage Jean Louis Gergorin a emmené un complice, l'informaticien escroc, Imad Lahoud.