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Niger

Mandat d’arrêt international contre deux opposants

par  RFI

Article publié le 30/10/2009 Dernière mise à jour le 30/10/2009 à 03:18 TU

Les deux leaders de l'opposition, Hama Amadou (g) et Mahamadou Issoufou.(Photos : AFP)

Les deux leaders de l'opposition, Hama Amadou (g) et Mahamadou Issoufou.
(Photos : AFP)

La justice nigérienne vient de lancer un mandat d'arrêt international contre deux leaders de l'opposition, Mahamadou Issoufou et Hama Amadou. L’information a été confirmée jeudi en fin d'après-midi par le gouvernement à Niamey. Mahamadou Issoufou, le président du PNDS, et Hama Amadou, le président du Moden, sont tous deux à l'étranger.

A Niamey, l’information circulait depuis quelques jours : deux des trois leaders de l'opposition seraient sous le coup d'un mandat d'arrêt international pour soupçon de blanchiment d'argent. Jeudi, la confirmation est venue de la chancellerie. « Il y a des présomptions de circulation de sommes très importantes de divers comptes, tant en Afrique qu’en Europe, d’origine douteuse. Je ne voudrais pas rentrer dans le secret de l’instruction parce que vous savez qu'un mandat d’arrêt international vaut inculpation. Les services d'Interpol sont saisis. », déclare Lompo Garba, le garde des Sceaux.

Pour l'avocat de Mahamadou Issoufou, cette procédure est fantaisiste car, pour lancer un tel mandat international, il faut « qu'il y ait fuite ». Or en l'occurrence le président du PNDS a bien l'intention de rentrer au Niger. « Je rentrerai au Niger dès que j’aurai fini ce que j’ai à faire ici. Je me mettrai à la disposition de la justice de mon pays. Que le président Tandja se rassure, je ne m'exilerai jamais, je n’ai pas d’autre pays que le Niger. Tandja ne s’en est jamais caché : son objectif est de liquider la classe politique et pour pouvoir liquider la classe politique et les partis politiques il faut salir les leaders des partis politiques. Mais cela ne va pas nous intimider », prévient Mahamadou Issoufou.

Hama Amadou, l'autre leader concerné par ce mandat d'arrêt, a déjà fait l'objet d'une telle procédure fin juillet. L'ancien Premier ministre du président Tandja n'a pas l'intention, lui, de rentrer au Niger car, dit-il, « j'ai déjà connu les faux dossiers judiciaires et dix mois d'incarcération à la prison de haute sureté de Koutoukalé ». Pour Hama Amadou, cette affaire démontre que le président Tandja n'a aucune intention d'ouvrir le dialogue avec l'opposition.

Un forum sur le Niger doit normalement réunir la semaine prochaine, à Abuja, pouvoir et opposition nigériennes autour du médiateur nommé par la Cedeao.