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Niger / Elections législatives

La CEDEAO suspend le Niger de ses instances

par  RFI

Article publié le 21/10/2009 Dernière mise à jour le 21/10/2009 à 19:47 TU

Près de 6 millions de Nigériens étaient appelés, mardi 20 octobre, à choisir 113 députés. Pour le moment il n'y a pas de taux de participation officiel.(Photo : Boureima Hama/AFP)

Près de 6 millions de Nigériens étaient appelés, mardi 20 octobre, à choisir 113 députés. Pour le moment il n'y a pas de taux de participation officiel.
(Photo : Boureima Hama/AFP)

Six millions d'électeurs étaient appelés mardi à choisir 113 députés. Le scrutin s'est déroulé dans le calme. Il n'y a pas de taux de participation officiel pour le moment. Selon les observateurs, elle serait faible. Le scrutin était boycotté par l'opposition qui depuis des mois dénonce un coup d'Etat constitutionnel du président Mamadou Tandja. Ces élections se sont tenues en dépit des appels de la communauté internationale à un report du scrutin. La CEDEAO ne reconnaitra pas le résultat de ces élections - qui ne sont pas attendus avant 72 heures -, et qui annonce qu'elle suspend le Niger de ses instances.

La Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a tapé fort. En ne reconnaissant pas les résultats de cette élection et en suspendant le Niger de ses instances, l'organisation sous-régionale entend démontrer qu'il n'y a pas que la crise guinéenne qui mérite d'être sanctionnée.

Dans un communiqué publié mardi soir, le président en exercice de la CEDEAO, le nigérian Umaru Yar'Adua, estime que ces élections se sont tenues au mépris total des chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO et témoigne de la volonté des autorités nigériennes de poursuivre dans la voie de l'illégalité constitutionnelle.

Samedi dernier, les chefs d'Etat réunis en sommet avaient demandé au président Tandja de reporter sine die les législatives, faute de quoi la CEDEAO appliquerait immédiatement et automatiquement des sanctions.

Les élections ont eu lieu, les sanctions vont tomber : selon le communiqué du président nigérian, la CEDEAO ne reconnaîtra pas le résultat de ce scrutin et les autorités nigériennes n'assisteront plus aux sommets de chefs d'Etat et aux réunions ministérielles de la CEDEAO.

Mais les chefs d’Etat de la sous-région laissent encore une chance au président Tanja de ne pas s’isoler définitivement. Un médiateur a été nommé. Les acteurs politiques nigériens sont invités à participer à une réunion consultative le 30 octobre prochain, à Abuja.

Hama Amadou, opposant nigérien et ancien Premier ministre

« Je suis heureux de voir que pour la première fois il n'y a pas eu de tergiversations, il y a même eu une forte unanimité dans les mesures à prévoir. »

21/10/2009 par Christine Muratet


Moctar Kassoum, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement

« Pour nous c'est un malentendu provisoire entre le Niger et cette organisation que nous respectons beaucoup. (...) Nous pensons que très bientôt cette organisation comprendra le bien-fondé de notre démarche. »

21/10/2009 par Olivier Rogez


Un taux de participation faible

Avant même les résultats qui seront rendus publics par la CENI dans 3 jours, de nombreux observateurs ont noté la faible affluence dans les bureaux de vote. Le sentiment de l'opposant, Mohamed Bazoum, vice-président du PNDS (Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme).

Bazoum Mohamed, opposant et vice président du PNDS (Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme)

« La participation est très faible. C'est un fiasco pour le régime. (...) Nous en tirons les conséquences que le pouvoir actuel est illégitime. »

21/10/2009 par Christine Muratet


Moctar Kassoum, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement

« Dans l'histoire des élections législatives de notre pays, il y a peu d'élections qui ont drainé tant d'électeurs comme celles d'aujourd'hui. (...) Le gouvernement éprouve un sentiment de satisfaction. »

21/10/2009 par Olivier Rogez