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Côte d'Ivoire / Présidentielle

Le report du scrutin pose problème

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 30/10/2009 Dernière mise à jour le 31/10/2009 à 00:23 TU

Après les déclarations du président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, sur l’inévitable report de la date de l’élection présidentielle, initialement prévue le 29 novembre prochain, les réactions se multiplient. Paris demande au gouvernement ivoirien de respecter l’échéance du scrutin, alors qu’à New York, c’est le Conseil de sécurité des Nations unies qui reconduit ses sanctions contre la Côte d’Ivoire mais soumet leur levée à la tenue régulière des élections dans « des conditions satisfaisantes ».

Le Conseil de sécurité de l'Onu à New York.(Photo : Reuters)

Le Conseil de sécurité de l'Onu à New York.
(Photo : Reuters)

La France souhaite le maintien de la date du 29 novembre pour la tenue de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, a déclaré jeudi le ministère français des Affaires étrangères, après qu'un proche du président Laurent Gbagbo a estimé que cette échéance ne pourra être tenue. « Ce sont les autorités ivoiriennes elles-mêmes, en concertation avec l'ensemble des forces politiques du pays, qui ont arrêté la date du 29 novembre. Nous souhaitons que cette échéance soit respectée et dans les meilleures conditions possibles », a souligné le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Bernard Valero.

Mais « si on veut une liste (électorale) transparente, solide, fiable comme tout le monde nous l'a recommandé, il ne sera pas possible de tenir le 29 novembre », avait fait remarquer Laurent Dona Fologo qui avait aussi clairement demandé à la Commission électorale indépendante (CEI), de prendre ses responsabilités pour annoncer le report du scrutin.

L'élection présidentielle ivoirienne a été à de multiples reprises reportée depuis la fin du mandat de Laurent Gbagbo en 2005. Ce scrutin est censé clore une grave crise politico-militaire née d'un coup d'Etat manqué en 2002, qui a coupé le pays en un nord ex-rebelle et un sud loyaliste. Cette question de la date de l'élection présidentielle a donné lieu récemment à un vif échange entre la France et les autorités ivoiriennes. Le secrétaire d'Etat français à la Coopération Alain Joyandet avait ainsi déclaré, le 13 octobre, qu'il fallait « absolument » organiser l'élection présidentielle ivoirienne le 29 novembre comme prévu.

Le Premier ministre ivoirien Guillaume Soro avait répliqué deux jours plus tard que la France manquait ainsi de « considération » pour la Côte d'Ivoire. Alain Joyandet avait alors tempéré son propos, jugeant acceptable un report de « quelques semaines » du scrutin, mais averti qu'un retard de « plusieurs mois » poserait « un problème ».


Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion

L’image sombre de la Côte d’Ivoire aux Nations unies

Une opération de désarmement lors du processus de réconciliation, à Bouaké, le 30 juillet 2007. (photo : AFP)

Une opération de désarmement lors du processus de réconciliation, à Bouaké, le 30 juillet 2007.
(photo : AFP)

Selon les experts onusiens, malgré l’embargo sur les armes, les parties ivoiriennes dans le nord et le sud se réarment ou se rééquipent avec du matériel connexe.

D’après le rapport, les risques de conflit ont diminué entre le nord, contrôlé par l’ex-rébellion des Forces nouvelles, et le sud, loyal au gouvernement.

Mais le nord est divisé en une série de commandements politico-militaires qui se disputent parfois violemment le contrôle des ressources naturelles et du commerce.

Le rapport s’inquiète en particulier du transfert systématique d’armes et de munitions en provenance du territoire du Burkina Faso. Un transfert qui se fait en violation des sanctions de l’ONU et qui pourrait être lié au trafic de cacao.

C’est toutefois le gouvernement ivoirien qui reste le premier producteur mondial de cacao. Et selon le rapport, il gère ses revenus de manière opaque. Plusieurs affaires suspectes lient les revenus du cacao à l’achat de matériel militaire. Les trafics de diamants se poursuivent aussi.

« Si la situation politique du pays venait à se détériorer et si les intérêts économiques de certains acteurs étaient menacés alors, préviennent les experts, une escalade rapide de la violence armée ne pourrait pas être exclue, en particulier dans le nord ».