Article publié le 04/11/2009 Dernière mise à jour le 04/11/2009 à 18:14 TU
La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, lors d’une conférence de presse au Caire en Egypte, le 4 novembre 2009.
(Reuters/Tarek Mostafa)
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
« Non, nous n’acceptons pas la légitimité de la colonisation et nous pensons que l’arrêt de la colonisation actuelle et future serait préférable ». C’est avec cette déclaration ambiguë que Hillary Clinton cherche à sauver sa tournée proche-orientale. Une tournée visant à relancer le processus de paix et qui, pour l’instant, n’a réussi qu’à mettre les Arabes en colère.
La secrétaire d’Etat américaine, lors de sa visite en Israël, avait rendu hommage à ce qu’elle a appelé les concessions israéliennes sans précédent sur la colonisation. De quoi soulever un tollé dans le monde arabe qui a vu dans ces déclarations un alignement de Washington sur la politique de Tel-Aviv.
Après avoir rencontré les chefs de diplomatie arabes au Maroc et tenté de clarifier sa déclaration, Clinton a décidé d’une visite impromptue en Egypte. Visite visant à profiter de la rencontre avec le raïs pour s’expliquer encore une fois. Une visite visant aussi à mettre un terme à la grave détérioration des relations entre le Caire et Tel-Aviv. Comment prêcher la Pax Americana, si l’Egypte, premier signataire d’un traité de paix avec Israël, se désengage?
Les Palestiniens ne reprendront pas les négociations |
Avec notre correspondant à Ramallah, Karim Lebhour Le blocage est total. Pas question pour les Palestiniens de retourner à la table des négociations, si la colonisation ne cesse pas. Pour le négociateur Saeb Erakat cela reviendrait à négocier une partition de la Cisjordanie : « C’est un moment de vérité. Le président Abbas doit dire à son peuple qu’en raison de la poursuite de la colonisation israélienne, la solution de deux Etats n’est plus d’actualité. Si le gouvernement israélien n’est pas capable de geler la colonisation pendant six mois pour donner une chance à la paix, alors les négociations ne peuvent pas continuer pour le plaisir de négocier. » Quand on lui fait remarquer que la colonisation n’a pas empêché les Palestiniens de négocier par le passé, Saeb Erakat répond : « Nous avons fait une erreur ! Mais cette fois nous voulons voir des gestes concrets. Ce n’est pas moi qui ai parlé de « geler la colonisation y compris la croissance naturelle ». Ce sont les Américains. Je ne suis pas allé à l’Université du Caire pour dire que nous avons besoin d’un « vrai gel de la colonisation ». Ce sont les mots du président Obama. Qu’est-ce qui a changé ? Nous sommes en train de dévier de la solution de deux Etat pour un Etat avec des frontières provisoires. Il n’en est pas question ! » La direction palestinienne considère maintenant que sa meilleure option est d’attendre plutôt que d’engager un nouveau cycle de négociations promis à un nouvel échec. |
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