Les Simba (Lions en swahili) ne sont pas des Léopards. Il suffit de parcourir les résultats de la sélection nationale pour se rendre compte que celle-ci n’est pas encore au niveau de ses illustres devancières, même si les performances les plus brillantes des glorieux anciens remontent à une bonne trentaine d’années. Ce n’est pas que les héritiers manquent de qualité. Mais les secousses politiques, les crises successives qu’a connues le pays n’ont pas favorisé l’épanouissement du football local. Les meilleurs sont souvent partis dans la clandestinité, ont tiré un trait sur la sélection nationale, privilégiant leur carrière personnelle. Sur place, ils n’avaient pas beaucoup de répondant, se heurtant à l’absence presque totale de gestion administrative. N’est-ce pas l’entraîneur Claude Le Roy qui dénonçait régulièrement le laxisme des responsables de la fédération, incapables de préparer le moindre déplacement de la sélection ? Plusieurs fois il a mis sa démission dans la balance ; chaque fois c’est à la Présidence de la République que le dossier a finalement été traité. D’où l’instabilité presque chronique d’une équipe qui aurait pu, avec un peu plus de rigueur, décrocher sa place en phase finale de Coupe du monde.

L’équipe sera en Egypte avec la volonté, il faut s’en convaincre, d’effacer sa catastrophique sortie de 2004 en Tunisie. Les Simba ne pourront pas faire pire. Un vrai motif d’espérance.