Cinéma
Nouvelle moisson de prix pour Abdellatif Kechiche
par RFI
Article publié le 23/02/2008 Dernière mise à jour le 23/02/2008 à 09:56 TU
Abdellatif Kechiche
© Pathé Distribution
Trois ans après le sacre de L'Esquive, Abdellatif Kechiche fait coup double avec La Graine et le mulet. En recevant quatre César, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur, ce cinéaste français d'origine tunisienne dame le pion aux deux favoris : La Môme et Un secret.
La graine et le mulet, sorti en décembre 2007, avait reçu, le jour même de sa sortie en salle le prix Louis Delluc, attribué par des critiques de cinéma enthousiastes.
Récompensé d'un prix spécial du jury à la dernière Mostra de Venise, ce film humaniste, porté par un bon bouche-à-oreille, a attiré 700 000 spectateurs dans les salles.
La Graine et le mulet réussit à concilier l'intime et le général, ambition cinématographique et divertissement populaire, en faisant le portrait d'une famille franco-tunisienne, vivant dans le sud de la France.
On y voit un ouvrier fatigué des chantiers navals de Sète, condamné au chômage, bien décidé à ouvrir un restaurant de couscous de poisson sur un vieux cargo. Pour ce faire, son ex-femme, ses enfants légitimes ainsi que sa maîtresse et sa fille, vont unir leurs forces, notamment lors d'une scène d'inauguration haletante et dramatique.
Cela faisait longtemps qu'Abdellatif Kechiche voulait porter à l'écran cette chronique sociale épique inspirée par son père, ouvrier du bâtiment aujourd'hui décédé.
C'est à lui qu'il a dédié ses César de meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur scénario... Ainsi qu'à ses deux pères spirituels : son producteur Claude Berry, et le réalisateur disparu Maurice Pialat.
Maurice Pialat avec qui Abdellatif Kechiche partage le talent de la mise en scène de tranches de vie, comme échappées de la réalité, et l'ambition d'un cinéma populaire, qui réconcilie critique et grand public.
