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Pour ses 50 ans, Astérix s’offre Cluny

par Elisabeth Bouvet

Article publié le 29/10/2009 Dernière mise à jour le 30/10/2009 à 12:17 TU

(Photo : Elisabeth Bouvet/ RFI)

(Photo : Elisabeth Bouvet/ RFI)

Astérix qui prend ses quartiers au musée national du Moyen Age de Paris, c’est la dernière trouvaille du héros gaulois imaginé par Goscinny et Uderzo qui fête ce 29 octobre son demi-siècle d’existence. Planches originales, synopsis, documents historiques, photographies... L'approche est à la fois docte et ludique avec, en prime, un décor digne d'Astérix et d'Obélix : les Thermes de l'ancienne Lutèce. Rendez-vous donc au Frigidarium où « Mes Gaulois sont dans la pleine » jusqu'3 janvier 2010.

Une machine à écrire Keystone Royal placée sous une vitrine comme on présenterait un diadème de la Haute-Egypte, des visiteurs d’âge mûr qui se bidonnent devant des dessins en noir et blanc, des plus petits qui s’appliquent à dessiner la Gaule sur des pages volantes… Le musée du Moyen Age a des allures de cour de récréation depuis l’ouverture la veille de l’exposition Astérix au musée de Cluny, immanquable depuis la rue où sur les grilles qui enserrent le jardin du musée ont été accrochés des panneaux qui représentent les personnages de René Goscinny et Albert Uderzo dans des scènes parodiant quelques-uns des plus grands chefs d’œuvre de l’art occidental, à commencer par La Joconde. Autant dire que sur le boulevard Saint-Michel, on se gondole...

… tandis que devant l’entrée du musée, on fait la queue. « 1 400 visiteurs hier contre 900 en moyenne », commente Natacha Provensal, la responsable de la communication du musée. De quoi aborder la suite avec le moral gonflé à bloc d’un Obélix qui aurait repris une louchée de sa puissante potion magique. Et même de justifier la présence de la bande des irréductibles les plus connus au monde dans ce lieu peu porté habituellement sur la rigolade…

(Photo : Elisabeth Bouvet/ RFI)

(Photo : Elisabeth Bouvet/ RFI)

…car, qu’on se le dise, c’est tout sauf une blague. Il y a d’abord le cadre qui ne doit rien au hasard. L’exposition se tient en effet dans « le Frigidarium des Thermes du nord de Lutèce, c'est-à-dire le Paris de l’époque Gallo-Romaine, récemment rouvert au public, après dix ans de travaux ». Un lieu, assure Elisabeth Taburet-Dalahaye, la directrice du musée, qu’Astérix et Obélix auraient très certainement visité s’ils avaient existé. Pour preuve, les trois planches extraites des albums Astérix gladiateur et Le Bouclier Averne qui nous les montrent, tels de parfaits touristes, visitant les Thermes romains avec l’épisode hilarant du plongeon dans la piscine. « Laquelle, note Elisabeth Taburet-Delahaye, n’est pas fondamentalement différente de la nôtre : la même faiblesse de profondeur, la même relative exiguïté par rapport à ce que l’on attendrait d’une piscine »…

… En vérité, et les documents sont là pour le confirmer, Goscinny et Uderzo se documentaient énormément avant de se lancer dans une nouvelle aventure. Ouvrages historiques, Guerre des Gaules de César, de toute évidence le scénariste révisait ardemment ses classiques. « Pas de pins, des cyprès », « Depuis 776 av J-C, les Jeux se déroulent pendant 5 jours entre la fin juin et les premiers jours de septembre », peut-on lire, sous son bic, sur une feuille à petits carreaux comme autant de recommandations à respecter en prévision de l’écriture de l’album Astérix aux Jeux Olympiques

… Et ainsi de suite. Pas de hasard, par exemple, dans la trentaine de planches originales présentées qui toutes font référence d’une manière ou d’une autre à l’architecture antique ou gallo-romaine. Et bien sûr, le processus créatif est décortiqué par le menu, du synopsis au tapuscrit, du premier coup de crayon à la mise en couleur jusqu’à l’album fini. Bref à Cluny, preuve est faite qu’on peut s’instruire en s’amusant….

… Et même qui sait, grâce à Astérix et son comparse Obélix, se découvrir une passion pour l’époque gallo-romaine. C’est en tout cas le vœu de la directrice de Cluny : « Ce que je me dis c’est que cette rencontre entre un monument majeur de la civilisation gallo-romaine et les aventures d’Astérix et d’Obélix vont certainement faire venir au musée un public qui sans doute n’aurait pas choisi ce lieu comme destination principale de son voyage et peut-être, découvrant le lieu, éveiller un intérêt et pourquoi pas, des vocations ». Ce qui s'appellerait un juste retour aux sources…  

(Photo : Elisabeth Bouvet/ RFI)

(Photo : Elisabeth Bouvet/ RFI)

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