Accueil
articles
Recherche
compétition
Calendrier
Résultats, classements
Passeport pour la CAN
audio
Ecouter les matchs
en direct (ou en différé)
équipes
Afrique du Sud
Algérie
Bénin
Burkina Faso
Cameroun
Egypte
Guinée
Kenya
Mali
Maroc
Nigeria
RD Congo
Rwanda
Sénégal
Tunisie
Zimbabwe
historique
La légende de la CAN
Les statistiques
de Gérard Dreyfus
les temps forts:
CAN 2002
CAN 2000
Rfi
Nous écrire
Questions / Réponses
Nos équipes en Tunisie
L'équipe du web
Sur le Web
Liens

Sénégal

Une élimination difficile à digérer


El Hadji Diouf (ici en compagnie de supporters sénégalais) a été victime d'une faute avant le but tunisien, estiment les Lions de la Teranga.
(Photo AFP)


  Sénégal   (L'équipe)




Feuille(s) de Match
Tunisie - Sénégal 
Battus par la Tunisie en quart de finale de la CAN, les Lions de la Teranga dénoncent une erreur d’arbitrage. La défaite, pourtant, s’est sans doute dessinée avant leur entrée sur le terrain.

Il est des matchs de football que les supporters passent des années à refaire. Ce fut la cas en France pour la demi-finale de la Coupe du monde perdue contre l’Allemagne à Séville un soir de 1982. Ce sera le cas à n’en pas douter de ce quart de finale de la CAN 2004 entre le Sénégal et la Tunisie. Les partisans des Lions de la Teranga ont déjà commencé à réécrire l’histoire de cette rencontre disputée dans le brouillard de Radès, dans la banlieue de Tunis.

C’est le sélectionneur du Sénégal qui a lancé la première salve. A peine rentré au vestiaire, Guy Stéphan met en cause l’arbitrage. Sur RFI, il déclare: «C’est clair, il y a une énorme faute sur El Hadji Diouf. Les joueurs s’arrêtent pendant deux ou trois secondes et puis il y a le but après». L’action à l’origine du but marqué par le Tunisien Mnari serait donc entachée d’une faute.

Les images de la retransmission télévisée ne permettent pas de se faire une idée précise dans le brouillard qui s’était abattu sur le stade, contrairement aux assertions de certains Sénégalais. La commission de discipline de la Confédération africaine de football annonce qu’elle va visionner ces images dans les jours qui viennent «afin de déterminer le degré d’implication de chacun».

L’arbitre de la rencontre, l’Emirati Ali Bujsaim, ne doute pas de la décision qu’il a prise en ne sifflant pas de faute sur Diouf. Interrogé par l’AFP, il déclare: «j’ai pris ma décision en toute conscience. Je suis sûr de ma décision. Il n’y avait pas faute. Je pense qu’il a simulé. Et puis il y a eu plusieurs passes avant le but». L’homme en noir qui a déjà trois coupes du monde au compteur affirme qu’il n’a «jamais vu ça» et que «les joueurs des deux côtés n’étaient pas coopératifs». Ali Bujsaim ne peut pas être suspecté a priori de parti pris contre le Sénégal. C’est lui, en effet, qui arbitrait le match France-Sénégal de la Coupe du monde 2002.

Dès dimanche à Dakar, un éditorial du journal Le Quotidien intitulé «la honte» évoque «une erreur d’arbitrage qui a fait partir la rencontre en vrille». Mais il s’interroge: «cela justifie-t-il tout ce qui s’en est suivi?» Et «la honte» est selon Le Quotidien le «sentiment qui prédominera naturellement» en revoyant les images de ce «Sénégal devenu fou» et de «cette équipe qui s’affaisse».

Les «dieux» tombent de haut

Les observateurs les plus avisés des choses du football remarquent que les malheurs des Lions de la Teranga puisent leur source avant la 65e minute de ce quart de finale contre la Tunisie. Cheikh Seck, l’ancien gardien de but de l’équipe du Sénégal, même s’il plaide la faute d’arbitrage dans les colonnes du Quotidien, estime que les «gens doivent revenir sur terre» après la CAN 2002 et le Mondial. «C’est l’occasion de revoir l’équipe en profondeur» ajoute-t-il.

Certains en Tunisie ont gardé la tête froide, comme Pape Mallick Diop, qui estimait dans les vestiaires «le football, c’est la joie de vivre et aussi faire plaisir au public. Si tout devient bagarre, ça ne fait pas avancer le football africain». «La vie continue, il y aura d’autres compétitions», conclut, philosophe Lamine Sakho.

Après le «match épique» livré en Tunisie, les Lions de la Teranga ont reçu les encouragements du président sénégalais. Abdoulaye Wade annonce qu’il viendra les accueillir ce lundi à l’aéroport de Dakar en leur assurant qu’ils ont «donné le meilleur d’eux-mêmes» et que «de belles victoires se profilent à l’horizon».

Un certain nombre de mises au point sont toutefois à prévoir au sein de la sélection. Avant même les quarts de finale, le milieu de terrain Salif Diao avait fait part d’un besoin de «remise en cause individuelle». Dans un entretien au quotidien sportif français L’Equipe il s’expliquait ainsi: «depuis qu’on a été médiatisés, certains joueurs n’acceptent plus les critiques qu’ils acceptaient il y a deux ans. La presse nous a enflammé. Au Sénégal on est des dieux… C’est tout juste si chacun ne pense pas qu’il n’a rien à apprendre de l’autre

Envisageant sereinement la possibilité d’une défaite en quart de finale, Salif Diao déclarait: «C’est sûr que ça serait vécu comme un drame. (…) Quoi qu’il arrive je rentrerai à Dakar. Si ça se passe mal et que les supporters veulent nous jeter des pierres, qu’ils le fassent». Dans les jours qui viennent il est à craindre qu’effectivement certains, au Sénégal, ne se mettent en quête de boucs émissaires.
Philippe Couve
08/02/2004




     rfimusique   rmc moyen-orient   radio paris lisbonne   Delta rfi   rfi sofia        •Nos engagements