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Nigeria
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L’année de tous les dangers
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Une formation rajeunie emmenée par le capitaine Jay Jay Okocha. ©AFP
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Coup sur coup deux fois huitième de finaliste de la Coupe du monde, le Nigeria aborde celle de cette année sans la moindre certitude, au contraire avec beaucoup d’inquiétude. L’entraîneur Adegboye Onigbinde a recomposé dans la douleur une formation largement rajeunie.
Beaucoup de seraient satisfait d’une troisième place à la Coupe d’Afrique des nations. Pas le Nigeria. Qui rêvait de retrouver une quatrième fois en finale le Cameroun et de prendre sa revanche sur son échec de 2000 aux tirs au but. Ce n’est pas tant l’échec relatif de Bamako qui a secoué le football nigérian que la qualité de la prestation fournie par l’équipe. Conséquence immédiate: le remplacement de l’entraîneur Shuaibu Amodu par son aîné Adegboye Onigbinde (64 ans) qu’on avait oublié depuis un bon moment.
Onigbinde a passé ces trois derniers mois à procéder à une revue très large des effectifs disponibles. Et il a tranché contre les anciens. Exit George Finidi; exit le capitaine Sunday Oliseh et quelques autres... Son équipe s’articule désormais autour du nouveau capitaine, Jay Jay Okocha, du libero Taribo West, du gardien Ike Shoronmu et de l’attaquant de plus en plus prometteur Julius Aghahowa qui depuis deux saisons évolue dans le championnat d’Ukraine et qui compte mettre à profit le Mondial pour trouver un grand club en Angleterre...
Les barons de la sélection en ont pris pour leur grade
Incontestablement, la cure de rajeunissement imposée par le nouveau patron de la sélection nationale est un bien. Les barons qui en faisaient à leur tête, selon leur caprice du moment, en ont pris pour leur grade; un sérieux avertissement pour ceux qui auraient eu la velléité de prendre leurs aises avec la discipline. Une attitude qui avait largement contribué à la piètre exhibition des Super Eagles en 98.
Le talent est naturellement largement présent dans cette formation. Mais personne ne sait quelle sera la tactique choisie par Onigbinde. Il n’a cessé de tâtonner pendant la phase de préparation, composant et recomposant à chaque sortie son équipe de base. Ce qui n’a pas empêché le Nigeria de demeurer invaincu depuis sa demi-finale malheureuse contre le Sénégal en Coupe d’Afrique le 7 février. Victoire contre le Mali (1-0), nul avec le Paraguay(1-1), victoire en Ecosse (2-1), contre le Kenya (3-0), en Irlande (2-1) et devant la Jamaïque (1-0), auxquels il faut ajouter un nul avec le club japonais Yokohama Marinos (2-2) et une victoire face à une deuxième équipe nippone, Shonan Bellmare (2-0).
Dans un groupe F effroyablement difficile avec l’Argentine, la Suède et l’Angleterre, le Nigeria surprendrait en égalant ses performances de 94 et 98. Le pari de la jeunesse –la moitié de l’équipe n’a pas vingt-cinq ans– et de l’inexpérience –quinze joueurs ne comptent au plus qu’une douzaine de sélections– permettra-t-il à Onogbinde de réaliser un redressement spectaculaire. Cela dépendra autant des joueurs que de leurs adversaires.
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Gérard DREYFUS 01/06/2002
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