|
Espagne-Afrique du Sud
|
A un but près
|
Sans ce premier but de Raul, l'Afrique du Sud aurait peut-être été qualifiée © AFP
|
L'Afrique n'a pas réalisé son rêve: entrer en huitième de finale de la Coupe du monde aux côtés du Sénégal, ce qui aurait constitué un événement dans l'histoire du football africain. Un but du paraguayen Cuevas à cinq minutes de la fin contre la Slovénie a transformé le rêve en cauchemar.
Le coeur gros. Les Bafana Bafana ont toutes les raisons de quitter la Coupe du monde avec un énorme sentiment de frustration, écartés de la suite de la compétition à la différence de buts par le Paraguay. Pire, à cinq minutes de la fin des matches de la troisième journée dans le groupe B, ils tenaient encore leur passeport pour les huitièmes de finale, égalité de points avec le Paraguay, 5 buts marqués et cinq buts encaissés, contre 5 buts marqués et six buts encaissés pour les sud-Américains. C'est alors que Cuevas inscrivait un troisième but pour les siens. Les Paraguayens, même différence de buts désormais, étaient qualifiés au nombre de buts inscrits, 6 contre 5. De quoi donner bien des regrets à une formation sud-africaine qui, contre l'Espagne, a encore fait le maximum, deux fois menée au score et revenant deux fois à la hauteur des protégés de Jose Antonio Camacho, avant de s'incliner sur un troisième but signé Raul.
Tout avait très mal commencé pour les hommes de Jomo Sono. Dès la quatrième minute, une longue passe en profondeur de Morientes pour son complice du Real Madrid et capitaine, Raul, était dans un premier temps capté par André Arendse qui se couchait sur le ballon qui lui passait sous le coude. Il se retournait la main en avant pour la saisir, mais Raul la lui chipait pour l'expédier dans la cage vide de son dernier défenseur. Un coup dur dont les Bafana Bafana se seraient volontiers passé. Les Espagnols en profitaient pour prendre l'ascendant sur un adversaire sonné d'entrée.Les sud-africains reprenaient petit à petit leurs esprits et McBeth Sibaya obligeaient Iker Casillas à une solide intervention les deux poings en avant. L'instant suivant, André Arendse sauvait sur sa ligne après un belle frappe de Gaizka Mendieta, après un très bon débordement de Joaquin. Arendse venait de se remettre en confiance après son énorme bévue de début de match et les sud-africains mordaient davantage dans le ballon. Sibusiso Zuma tentait sa chance, mais son tir passait légèrement sur la gauche du but espagnol. A la demi-heure de jeu, Arendse écartait encore d'une extraordinaire parade une tête de Morientes qui semblait prendre irrémédiablement le chemin des filets. Tout de suite après, Quinton Fortune adressait un centre dans la surface, Nomvethe prolongeait de la tête pour McCarthy qui, dans son position excentrée, reprenait de volée. L'Afrique du Sud égalisait.Mais à une minute de la mi-temps, l'Espagne bénéficiait d'un coup franc. Mendieta ne laissait à personne le soin de tirer. D'un peu plus de vingt mètres, sur le côté droit, il prenait Arendse à contre pied. 2-1, après quarante-cinq minutes de jeu.
Les sud-africains, bien organisés, ne renonçaient pas et, à la 52ème minute, ils égalisaient pour la seconde fois: un mauvais renvoi d'Enrique Romero sur Lucas Radebe qui d'une tête piquée trompait Casillas. L'euphorie allait être de courte durée. Quatre minutes plus tard, en effet, un centre de Joaquin trouvait au deuxième poteau un Raul, bien isolé, qui ne manquait pas cette occasion d'aggraver la marque. Trois buts à deux. On en restera là, les sud-Africains, à bout de souffle, terminant la partie sur les rotules.
Les Bafana Bafana ont toutefois démontré des qualités de courage, de volonté et d'abnégation dans toutes leurs rencontres (menés 2-0 par le Paraguay, ils étaient revenus en deuxième mi-temps, par exemple, lors de leur premier match. En fait, ils ont fait beaucoup mieux que ce qu'on leur prédisait après la dernière CAN. Ils sortent de la Coupe du monde la tête haute. Vraiment dommage qu'ils aient raté le bon wagon pour un malheureux petit but.
|
Gérard DREYFUS 12/06/2002
|
|
|
|
|